Vous êtes ici

Protéagineux : anticiper pour éviter les difficultés à la récolte

Les protéagineux approchent de la récolte. Ce chantier est délicat pour les légumineuses. Il est important d’intervenir au bon moment et avec les bons réglages afin de minimiser les pertes à la récolte et la casse de graines.

Les protéagineux nécessitent de bonnes conditions de récolte et de bien anticiper ses réglages pour éviter des difficultés (bourrage, pertes de gousses, casse de grains, etc.). Pour rappel, le grain se récolte entre 15 % et 20 % d’humidité, mais l’optimum est situé entre 16 % et 18 % d’humidité.

Dans l’hypothèse d’une récolte en conditions très sèches, en dessous de 15 % de teneur en eau, le manque d’humidité peut entraîner de la casse de graines. Ce facteur est non négligeable dans la capacité germinative des graines pour les contrats de semences et les utilisateurs de graines de fermes. C’est également rédhibitoire pour l’alimentation humaine si plus de 10 % de graines cassées sont présentes.

À l’inverse, en cas de fin de cycle humide, il est possible de récolter les pois et féveroles jusqu’à 20 % d’humidité, sous conditions de ventiler la récolte par la suite. Privilégier les récoltes en début ou fin de journée pour éviter les fortes chaleurs pouvant favoriser l’ouverture des gousses.

La couleur des tiges et gousses permet d’approximer la teneur en eau des plantes. Attention à ne pas attendre que les dernières traces de vert disparaissent. La maturité de l’ensemble des organes est rarement homogène sur une parcelle, souvent en lien avec l’hétérogénéité de la parcelle et avec le prolongement du cycle occasionné par des pluies autour de la maturité. Ne pas hésiter à débuter la récolte même si quelques traces de vert persistent. En cas de planning serré, il est intéressant de débuter la récolte un-deux jours plus tôt que prévu si nécessaire, une récolte plus humide est moins dommageable qu’une récolte trop sèche.

Astuce visuelle : lorsque le grain se raye légèrement sous l’ongle, la graine approche des 20 % d’humidité, la récolte peut se déclencher dans les jours qui suivent.

Bien récolter son pois

La récolte du pois s’opèrera avec un contre-batteur à céréales. Selon la tenue de tige, lié à la maîtrise du peuplement et aux intempéries, la récolte s’envisagera de différentes manières.

Récolte en situation favorable (majorité des pois) : dans les parcelles bien portantes, favoriser une coupe à profondeur variable ou à tapis qui faciliteront la récolte. L’équipement de scies latérales permettra d’éviter les bourrages. Les diviseurs peuvent être enlevés si on arrache la culture.

Récolte en situation versée (quelque parcelles) : Pour des pois un peu versés, la barre de coupe classique équipée de releveurs tous les trois doigts et d’une barre anticailloux suffit. Dans les situations où la verse est plus marquée, il est préférable de récolter uniquement face à la verse.

Récolte en situation plaquée et/ou avec forte pression adventice (cas rares) : Si les conditions devaient être extrêmes, avec des pois plaqués au sol après une longue période pluvieuse, le pickup spécial pois (type Sund), équipé de peignes à doigts souples qui soulèvent la végétation et cassent les tiges au ras du sol, peut sauver des récoltes. Également, en situation impactée en plus par le salissement, il est possible de faucher précocement le pois à 5-10 cm et de l’andainer par la suite. La reprise de l’andain sera à réaliser une fois les graines plus dures à l’aide d’un pick-up ou d’une moissonneuse équipée de doigts releveurs sur la largeur de l’andain.

Bien récolter sa féverole

La récolte de la féverole s’opérera de préférence avec une coupe avancée ou à profondeur variable. Des releveurs sont recommandés tous les 3-4 doigts et ceux même en situation non versé. Positionner 1 rabatteur sur 2. La seule particularité de la féverole est l’utilisation d’un contre-batteur mixte ou à maïs, le contre-batteur à céréales étant insuffisant. Dans toutes les situations (pois comme féverole), veiller à récolter lentement, les graines sont sensibles à la casse et la perte de grains en conditions difficiles est élevée. L’équipement d’un réducteur de régime est fortement conseillé. 

 

La couleur des tiges et gousses permet d’approximer la teneur en eau des plantes.
La couleur des tiges et gousses permet d’approximer la teneur en eau des plantes.