La palme de la sécurité revient à Courcelles-Chaussy

Le 23 mai 2025, la classe de terminale Bac pro Agroéquipement du Lycée agricole Hervé Bichat de Courcelles-Chaussy était invitée à se rendre dans les locaux de l’INRS, à Paris. En effet, les élèves s’y sont vus récompensés en tant que lauréats du concours vidéo «De l’école au travail». Ils remportent cette 13^ème édition, une première pour un lycée agricole !

Le concours vidéo «De l’école au travail» s’adresse aux élèves de collège, lycée professionnel et CFA. Il est parrainé par les ministères chargés de l’Éducation nationale et de l’Agriculture, et organisé par l’Institut National de Recherche et de Sécurité (INRS) en partenariat avec la Caisse Centrale de la Mutualité Sociale Agricole (CCMSA). Leur objectif : inciter les candidats à réaliser des vidéos courtes et impactantes dédiées à la prévention des risques professionnels.

Une vidéo peut en cacher une autre

Béatrice Galonnier est référente santé sécurité au travail au sein du Lycée agricole de Courcelles-Chaussy. Elle connaissait déjà le concours mais n’y avait pas encore participé. Elle raconte : «L’an dernier, dans une volonté humoristique, certains de nos élèves ont réalisé une vidéo dans laquelle les règles de sécurité au travail avaient été quelque peu omises. Nous avons alors voulu rebondir sur cette envie de créer pour en faire un atout. C’est pourquoi, nous leur avons proposé de participer à ce concours. C’était l’occasion de donner le bon exemple en termes de sécurité.»

En décembre 2024, la référente santé sécurité au travail et le CPE de l’établissement, Alexandre Thiebaux, sont allés à la rencontre des terminales agroéquipement pour proposer une participation au concours «De l’école au travail». À l’issue de cette présentation, 8 volontaires sont restés : Esteban Aparicio, Julian Aubry, Lucie Becker, Louis Malgrain, Emma Moinier, Ethan Planchais, Alexis Provot et Martin Royer. Béatrice Galonnier sourit : «Au début, j’ai eu peur car beaucoup de monde est parti. Mais, au final, c’était l’effectif idéal.» 

Pour accompagner les élèves, des membres du personnel de l’établissement qui se sont portés volontaires. Parmi eux : Alexandre Thiebaux (CPE), Béatrice Galonnier (référente santé sécurité au travail), Dominique Thirion (responsable de l’exploitation agricole), Clément Grandprat (animateur qualité et chargé de développement) et Stéphane Galonnier (responsable informatique et communication).

Travailler main dans la main

Afin de réaliser cette vidéo de promotion de la sécurité au travail, les encadrants ont commencé par questionner les élèves sur les sujets qu’ils souhaitaient aborder. Pour les aiguiller, une liste des thématiques concernant les plus grands risques liés à leur formation leur a été proposée : risques routiers, brûlures, chutes, etc. Ces derniers ont choisi de travailler sur l’utilisation des produits phytopharmaceutiques : «Pour nous c’était une évidence, ces produits sont régulièrement utilisés mais leur risque est souvent sous-estimé.»

Pour permettre aux élèves d’inventer l’histoire puis de tourner la vidéo, les encadrants ont dû trouver des créneaux sans cours dans leur emploi du temps. Ainsi, par sessions de quelques heures chaque semaine, la vidéo s’est construite petit à petit. Ethan Planchais témoigne sur la manière dont il a vécu le tournage : «J’étais la personne qui jouait le fils. J’ai été marqué par le fait que certains EPI sont désagréables à porter. Dans la combinaison, il fait chaud et le masque est gênant pour respirer. Néanmoins, ils sont essentiels pour notre sécurité.» L’objectif de l’équipe, à l’issue du montage, était qu’on ne s’ennuie pas. «Nous voulions quelque chose qui bouge et qui mette nos jeunes en valeur.», souligne Béatrice Galonnier. Le responsable informatique a alors été d’une grande aide pour réaliser le tournage et le montage de la vidéo imaginée par les élèves. 

Grâce à leur implication dans le projet, les élèves ont pu acquérir de nombreuses compétences. Louis Malgrain raconte : «Ce projet a été une expérience très enrichissante. J’ai appris à travailler en équipe, à m’exprimer plus clairement, à appliquer les bons gestes, à faire face à des situations concrètes, mais j’ai aussi pris conscience de l’importance de la sécurité dans mon futur métier.»

Une reconnaissance nationale

À l’issue de leur participation, seules 4 équipes lauréates parmi les 112 que comptait cette 13^ème édition ont été recontactées pour la remise des prix. Avec leur vidéo intitulée «Nous sommes nos choix !», les Lorrains faisaient partie des heureux élus. Avant même de l’apprendre, les élèves avaient présenté la vidéo à la directrice de l’établissement. Une bonne préparation au discours à prononcer à la capitale. «Ces prises de paroles les ont sortis de leur zone de confort.», explique la référente du groupe. 

Pour la première fois, la directrice de l’INRS était accompagnée de deux personnes de la CCMSA pour remettre le premier prix. «Ces personnes sont venues exceptionnellement car le lauréat était un lycée agricole. Elles ont fait un discours de remerciement en énumérant les parties importantes de la vidéo.», explique Béatrice Galonnier. En récompense du travail accompli, le groupe s’est vu remettre une tablette, un trophée ainsi que des cartes cadeaux, des attentions qui ont ravi toute l’équipe. Lucie Becker explique : «Ce qui m’a le plus marqué, c’est la fierté de nos accompagnants et du jury. Nos efforts ont été récompensés. Et j’espère que notre vidéo servira à faire prendre conscience des dangers lié à notre métier.»

Pendant leur virée parisienne, les élèves et leurs accompagnateurs en ont profité pour visiter des lieux emblématiques tels que la Cathédrale Notre-Dame-de-Paris et la Basilique du Sacré-Cœur de Montmartre. 

Continuer sur la lancée

L’an prochain, le lycée devrait à nouveau tenter sa chance. En effet, des élèves de première ont entendu parler du projet et sont déjà inspirés pour y participer à leur tour. Lucie Becker et Louis Malgrain encouragent d’ailleurs leurs successeurs :  «Il ne faut pas hésiter à se lancer ! C’est une belle occasion de se dépasser, de prendre confiance en soi et d’apprendre autrement.» De même, au vu de cette belle expérience humaine, les encadrants, fiers de leurs élèves, sont prêts à retenter l’aventure. 

La référente du groupe conclut : «Ce qui ressort de cette belle expérience, c’est de superbes moments de travail en commun entre élèves et encadrants.» En somme, un premier essai concluant !