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Pour une PAC réellement commune

Congrès Jeunes Agriculteurs 2025. © Photo Actuagri
Congrès Jeunes Agriculteurs 2025. © Photo Actuagri

En clôture du congrès des jeunes agriculteurs, les intervenants ont égrené leurs nombreuses demandes pour maintenir et développer l’outil de production agricole, notamment à travers la Politique agricole commune. Quant à la ministre Annie Genevard, elle a annoncé un soutien au revenu des jeunes installés. 

« La France perd son outil de production », s’est inquiété le président de la FNSEA, Arnaud Rousseau qui demande aussi aux autorités françaises qu’européennes de donner « un cap, une visibilité », insistant pour « remettre l’ouvrage sur le métier » sur le dossier du revenu, à travers un quatrième volet de la loi Egalim. Il n’est pas question non plus que le budget de la politique agricole commune (PAC) soit noyé dans le budget général. « Nous voulons une PAC avec deux piliers », a-t-il martelé. Un sentiment partagé pour le président des Jeunes agriculteurs, Pierrick Horel qui a appelé de ses vœux une PAC « réellement commune », dans l’esprit de celle qui a cimenté l’esprit européen. « Nous voulons une PAC plus simple, ce qui ne signifie pas une PAC au rabais », a-t-il affirmé, réclamant un « budget en hausse de 10 % (…) L’argent de la PAC, c’est pour les agriculteurs, pas pour les autres secteurs ». Les JA ont d’ailleurs donné à la ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, un document de 28 pages intitulé « Pour une nouvelle Europe agricole ». Centré sur la future PAC poste 2027, le fascicule insiste sur cette augmentation de budget justifiée par « le rôle géostratégique » que l’agriculture joue en Europe et dans le monde, par l’impact du changement climatique qui pèse sur les exploitations et enfin « le défi générationnel : il est impératif d’installer des jeunes agriculteurs ». Les JA qui entendent renforcer les objectifs de la PAC  (lire encadré) demandent un ciblage des aides « vers des agriculteurs actifs, formés et productifs ». « Il n’est pas question de donner à n’importe qui, sans conditions minimum de formation ou de production », a martelé Pierrick Horel.

« La plus précieuse de nos politiques » 

Dans leur document, les JA suggèrent que les aides couplées soient majorées sous condition, comme la mise en place de contrats d’avenir, de pratiques vertueuses, de soutiens aux jeunes agriculteurs. Le document propose aussi de sécuriser l’installation des jeunes à travers l’aide complémentaire aux revenus du jeune agriculteur (ACJA). Sur ce dossier, la ministre de l’Agriculture a assuré qu’une partie des aides PAC viendrait abonder cette ACJA. En effet, ce sont 55 millions d’euros de reliquats du Plan stratégique national (PSN) (enveloppe du Feader) qui vont être transférés sur l’ACJA. Ainsi le montant de cette aide passera de 4 400 à 5 530 euros soit une augmentation nette de 25 % en 2026 et en 2027. Dans le même esprit, Annie Genevard, a décidé de simplifier les plans de contrôle de la Dotation aux jeunes agriculteurs (DJA). Ce qui permettra de  « faire sortir du risque de remboursement plus de 90 % des dossiers. » Quant aux 10 % des dossiers restants, « le ministère appréciera, au cas par cas, les circonstances exceptionnelles », c’est-à-dire la météorologie, le Covid, ainsi que les contingences économiques, familiales ou sanitaires. Quant à la PAC post-2027 et aux menaces de fongibilité du budget dont on connaîtra les détails le 16 juillet prochain, la ministre a insisté sur le fait que la PAC constitue « la plus précieuse de nos politiques communes. C’est un combat qui sera rude face à une commission européenne déterminée », a-t-elle dit. Le prochain congrès JA se tiendra du 2 au 4 juin à Bourg-en-Bresse (Ain). 

 

Renforcer les objectifs de la PAC 

Les JA entendent recentrer le débat sur les cinq objectifs initiaux et historiques de la PAC « qui sont toujours d’actualité » mais qui ne sont pas totalement atteints :

  • assurer un niveau de vie équitable à la population agricole ;
  • accroître la productivité de l’agriculture ;
  • stabiliser les marchés ;
  • garantir la sécurité des approvisionnements ;
  • assurer des prix raisonnables aux consommateurs.

Les JA proposent d’ajouter deux objectifs adaptés aux enjeux actuels : adapter les systèmes agricoles au changement climatique et assurer le renouvellement des générations. 

 

La 11e édition Terre de Jim en Seine-Maritime 

La 11e édition de Terres de Jim se déroulera les 12, 13 et 14 septembre prochains sur la commune de Vieux-Manoir (Seine-Maritime). Comme celui de l’an dernier qui s’était déroulé entre les communes de Mamirolle et du Gratteris (Doubs), cette édition va présenter ses traditionnelles finales de labours nationale et européenne, une compétition de moiss’bat cross, des concerts et de nombreuses autres animations sur un espace dédié de 90 ha. Pas moins de 1 000 bénévoles sont mobilisés et l’évenement devrait accueillir 100 000 visiteurs sur les trois jours.