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A cheval !

© Photo DR
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Les sports équestres symbolisent parfaitement la relation entre sport et agriculture. L’élevage des chevaux est, d’abord, une activité agricole. Ensuite, la destination de l’animal couvre un immense champ d’activité : du tourisme à cheval à la compétition au plus haut niveau.

Ce fut l’un des moments phares des JO de Paris 2024 et les images sont restées dans la mémoire de la XXXIIIᵉ olympiade. Du 27 juillet au 6 août, les épreuves d’équitation se sont déroulées dans les jardins du Château de Versailles. Avec quelques épreuves d’athlétisme, ou encore la lutte, les sports équestres constituent un lien entre les jeux antiques et l’olympisme moderne. En effet, « l’équitation était représentée aux Jeux Olympiques antiques avec la course de char »*. Dans les JO modernes, l’équitation est l’unique sport mixte olympique. 

De nombreuses médailles olympiques

Les sports équestres comptent trois disciplines : le saut d’obstacle, le dressage, et le concours complet. La compétition s’est tenue face au Grand canal, avec le Château de Versailles en arrière plan. Pendant 11 jours, 250 chevaux et 200 cavaliers, l’élite de l’équitation mondiale, ont tenté de décrocher les titres olympiques. Grâce à son statut de nation hôte des Jeux olympiques en 2024, la France s’est directement qualifiée dans les différentes disciplines équestres. Elle a présenté une équipe en saut d'obstacles, en dressage, en concours complet et en para-dressage. Le site de Versailles accueille également l’épreuve hippique des Jeux paralympiques au mois de septembre. Depuis 1910, date où les sports équestres ont intégrés les JO modernes, les équipes de France d’équitation ont remporté 41 médailles, dont 15 titres, 13 médailles d’argent et 13 de bronze. En 2016 à Rio, la France a décroché deux titres olympiques par équipes en concours complet et en saut d’obstacles, et Astier Nicolas a remporté l’argent en concours complet individuel. En 2021, à Tokyo, l'équipe de France a décroché la médaille de bronze du concours complet par équipes. Ces épreuves olympiques constituent le plus haut niveau du sport équestre mondial et national. Le bilan 2024 est assez satisfaisant : la France a remporté une médaille d’argent au concours complet par équipes et une médaille de bronze au saut d'obstacles par équipes. Elle a terminé au pied du podium au saut d'obstacles individuel, 6e en dressage par équipe mixte, 14e au concours complet individuel mixte et 16e au dressage individuel. 

1 200 éleveurs professionnels 

Bien d’autres compétitions existent, et bien d’autres épreuves. Ainsi, l’endurance, la voltige, et l’attelage, qui ne sont pas olympiques, sont au programme des championnats du monde. D’autres disciplines participent à la vie des sports équestres comme le concours du saut d’obstacle, le polo, le horse ball… Sans oublier les compétitions de poneys. La totalité représente un ensemble sportif important qui fait que la Fédération française d’équitation, qui gère les activités relatives aux sports équestres, à l’équitation de loisir et au tourisme équestre, est la troisième fédération olympique du pays. Et l’équitation est le troisième sport national avec 670 000 cavaliers licenciés. Les activités équestres se pratiquent dans plus de 10 500 structures (centres équestres, …), qui emploient plus de 17 000 personnes. Et, la compétition équestre concerne 1 cavalier sur 4 et 140 000 chevaux (sur un cheptel de plus de 1 millions de chevaux). Les éleveurs professionnels pour les sports équestres ou les courses sont estimés à 1 200 environ. La filière sport équestre (hors course, cf. encadré ci-contre) réalise un chiffre d’affaires moyen de 850 millions d’euros. L’activité, en plein essor jusqu’en 2009, a marqué le pas en 2020. 

Baisse du cheptel 

« Le nombre total de juments saillies, tous types d’équidés confondus, s’est accru de 1990 à 2009, écrit l’Institut français du cheval et de l’équitation (IFCE). L’année 2010 a accusé une première baisse de juments saillies, qui s’est accentuée jusqu’en 2014, avant de retrouver un niveau plus stable. Cette diminution du cheptel reproducteur, et donc de la production de chevaux en France, a affecté toutes les productions et en particulier les segments sport-loisir et trait-ânes »**. Cette baisse s’explique, pour partie, par le contexte de crise économique mondiale. « Une baisse de production de chevaux de sport a été aussi observée dans les pays concurrents, et de façon plus marquée qu’en France » poursuit l’IFCE. En 2020-2021, une nette reprise de la production s’est amorcée en sport-loisir, en partie liée au manque de chevaux disponibles sur ce marché. 

* source : olympics.com, site officiel de Paris 2024

** source : « Tendances de la filière équine », Institut français du cheval et de l’équitation – IFCE – octobre 2022

 

Les courses, une passion française 

Les paris sur les courses hippiques sont une véritable tradition qui perdurent, malgré le développement des loteries, des jeux à gratter ou des paris sportifs. La filière courses génère près de 10 milliards d’euros (Md€) de chiffre d’affaires, dont environ 9 Md€ issus des paris : plus de 6,5 Md€ sont redistribués aux parieurs. On recense plus de 9 000 propriétaires de chevaux de courses, près de 2 500 entraîneurs, et 30 000 chevaux actifs, qui concourent sur 18 000 courses annuelles organisées sur les 235 hippodromes en activité en France. Environ 18 000 courses sont organisées chaque année en France (dont 11 000 pour le trot), dans le cadre de 2 300 réunions de courses. 

La plupart des paris sont enregistrés par le PMU, une institution quasi centenaire (Le Pari mutuel urbain -PMU a été créé en 1930). Toutefois, depuis 2010, la loi relative à l’ouverture à la concurrence et à la régulation du secteur des jeux d’argent et de hasard a remis en cause le principe du monopole du PMU. La France se situe au sixième rang mondial par le montant des enjeux misés hors hippodrome par sa population, loin derrière le Japon, l’Australie et la Grande-Bretagne.