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Les premières ventes effectives de crédits carbone par l'APAL

Grâce aux différents leviers mis en place, Florence et Simon Jullier et Emilie Gigout, les associés du Gaec du Menu Prale, ont diminué de 22 % les émissions de gaz à effet de serre de l’exploitation.  Photo : H.Flamant
Grâce aux différents leviers mis en place, Florence et Simon Jullier et Emilie Gigout, les associés du Gaec du Menu Prale, ont diminué de 22 % les émissions de gaz à effet de serre de l’exploitation. Photo : H.Flamant

Le  5 avril dernier, l’Apal a réuni, au Gaec de Menu Prale, à Liocourt (57) les huit premiers adhérents impliqués dans le processus. Ils ont alors reçu leurs premières indemnités, en présence de Samuel Vandaele, président de France Carbon Agri Association, et de Stéphane Peultier, président de l’Apal.

L’élevage a été la première filière à développer une méthode de calcul de l’empreinte carbone. La méthode Carbon Agri a été labelisée en 2019. Depuis, la filière grande culture a développé sa démarche « et la filière viticole devrait être prête en juin 2023 », précise Samuel Vandaele, président de France Carbon Agri Association.

Conscients de l’importance qu’allait prendre l’enjeu carbone, l’Apal a engagé ses premiers éleveurs dans la démarche bas carbone dès 2019.  Mercredi 5 avril, c’est sur les terres du Gaec du Menu Prale, à Liocourt (57), que les huit adhérents ont reçu un chèque symbolique, en présence de Samuel Vandaele, Stéphane Peultier, président de l’Apal, Luc Barbier, conseiller Régional Grand Est, Anne Gautier, cheffe du service d'économie rurale, agricole et forestière à la DDT 57, Sylvie Bouschbacher, conseillère départementale 57, François-Xavier Schott, chef de service à la CRAGE, Fabrice Couturier, président de la FRSEA Grand Est, et Philippe Hennequin, administrateur régional au crédit agricole.

Plus de prairies permanentes et temporaires

Exploitation de polyculture-élevage, le Gaec du Menu Prale est géré par Simon Jullier, sa compagne, Emilie Gigout, et Florence Jullier. Ils exploitent 317 ha, dont 190 ha de surfaces toujours en herbe et 21 ha de prairies temporaires, et élèvent un troupeau de vaches allaitantes Charolaises.

À la suite au diagnostic CAP2ER réalisé en 2020, les associés ont fixé plusieurs axes d’amélioration. En premier, l’implantation de 8 ha de prairies permanentes (PP). « Nous avons gagné 55 jours de pâturage », commente Emilie Gigout. Les associés travaillent également à l’amélioration des critères techniques et de reproduction. « Nous cherchons à diminuer l‘âge au vêlage de trois mois et à réduire l’intervalle vêlage-vêlage de 380 à 370 jours », indique l’hôte du jour. Ces différents leviers devraient permettre d’éviter 1.200 t d’eqCO2 sur cinq ans.

Les autres exploitants engagés ont également témoigné des leviers mis en place sur leur ferme. Tous recherchent l’autonomie alimentaire, mais n’activent pas les mêmes solutions : l’un a implanté de la luzerne, quand d’autres augmentent les surfaces de prairie temporaires ou permanentes, et un éleveur a recours aux méteils. Tous travaillent à diminuer l’âge au vêlage. L’un a fait le choix de planter 500m de haies. 

4.730 t de carbone évitées

Sur cinq ans, ces huit exploitations auront conservé 859 ha PP et 79 ha de PT, et auront implanté 28 ha supplémentaires de PP et 18 ha de PT ; 19 km de linéaires de haies auront été conservés et 8.000 m supplémentaires implantés. Les leviers mis en place auront également permis d’entretenir 2.466 éq. ha de biodiversité et de préserver les habitats pour les espèces locales et les sols de l’érosion. Et surtout, ces huit exploitations auront permis d’économiser 4.730 t de carbone, valorisées 30 euros/t.