
Marylou Mertz et Baptiste Parve, 18 ans, sont élèves en première année de BTS Analyse, conduite et stratégie de l'entreprise agricole (ACSE). Issus de parcours scolaires différents les voici tous deux à la MFR de Gugnécourt. Rencontre.
Avant d’intégrer la MFR de Gugnécourt Marylou Mertz a fait un Bac pro Conduite et Gestion de l'Entreprise Hippique (CGEH) à la MFR de Ramonchamp. Baptiste lui souhaitait faire un Bac pro Conduite et Gestion de l'Entreprise Agricole (CGEA) mais, en 3ème, il a été orienté vers un Bac général. Après une 2nde générale, le jeune homme a préféré se réorienter en Bac pro Agroéquipement au Campus de Mirecourt.
Quelles sont les matières spécifiques au BTS ACSE ?
Marylou Metz : Nous avons des matières techniques telles que : la comptabilité, la gestion, le droit, la fiscalité et la conduite de système.
Baptiste Parve : Nous avons aussi des matières générales comme les maths et l’anglais.
Quelle est votre matière préférée ?
M. M. : Le droit, car nous voyons les nouvelles règlementations. Je trouve qu’il est important de s’y intéresser pour savoir comment s’adapter.
B. P. : La comptabilité, car c’est important de savoir gérer son entreprise au niveau financier.
Parlez-nous de vos stages/apprentissage
M. M. : Les stages ont lieux sur les mêmes périodes que l’apprentissage. Nous avons juste les vacances scolaires où nous ne travaillons pas. L’avantage de la formation initiale est que nous avons trois stages différents. Cela nous permet de nous décider plus facilement. Dans mon cas, je fais mes 8 semaines de stage principal à Badménil-aux-Bois au GAEC de la Seigneurie qui sont principalement en poule pondeuses en vente directe. Jusqu’en 2024, il y avait aussi un petit troupeau laitier mais celui-ci a été remplacé par des allaitantes. Ma mission est de ramasser les œufs, calibrer, mettre en boîte et en carton. Je suis très peu sur l’atelier bovins. Pour mon stage de 6 semaines, je suis à la Chambre d’Agriculture. Et, durant le stage isolé de 2 semaines, nous découvrons un autre système agricole.
B. P. : Je suis apprenti au GAEC d’Anglemont, à 5 km de Rambervillers, sur une exploitation en polyculture élevage qui produit du lait, mais aussi de la viande avec les taurillons et avec 500 ha de SAU. Il y a également une SNC pour les prestations de service de travaux agricoles, terrassement et vidange de fosse septique. Ma mission principale est de m’occuper des veaux : les nourrir, les soigner, les déplacer, etc. Ensuite, j’aide également mon patron dans les vaches et au tracteur lorsqu’il en a besoin.
Quels sont les points forts de votre formation ?
M. M. : Le gros point fort de la MFR est le fait que ça soit très familial, dans un milieu rural, avec de petites classes. Dans notre classe nous sommes 16 dont 4 stagiaires.
B. P. : Les professeurs nous aident beaucoup, notamment pour le rapport de stage. Il y a un bon suivi. Au début, j’avais peur d’être dans une classe avec des stagiaires car je pensais que nous louperions des cours par rapport à eux. Mais, leurs périodes de stage correspondent à nos périodes d’apprentissage et nous sommes en entreprise pendant leurs vacances scolaires, donc nous ne manquons rien.
Quels sont vos projets pour l’avenir ?
M. M. : Je souhaite continuer mes études, en licence par exemple, pour pouvoir gérer la comptabilité d’une exploitation, travailler à la Chambre d’agriculture ou bien faire un métier plutôt administratif.
B. P. : Après le BTS, je souhaite être salarié sur l’exploitation de mon apprentissage. Par la suite, je souhaiterais m’installer hors cadre familial.
Comment voyez-vous l’agriculture demain ?
M. M. : En cours, nous voyons que ce sera une agriculture davantage basée sur la technologie, plus robotisée. Les conduites de cultures seront raisonnées complètement différemment, et les mentalités, elles aussi, vont changer.
B. P. : Je verrais bien de l’agriculture raisonnée, en mettant des phytos au bon moment avec les bonnes doses par exemple. Grâce à l’agriculture de précision, les pulvérisateurs pourront par exemple traiter uniquement les mauvaises herbes grâce aux capteurs et coupures de tronçons. Ensuite, pour moi les petites exploitations vont être rachetées par les plus grosses. Et puis, selon moi, le bio ne durera pas, car, dès que nous avons des insectes sur une culture il est dur de les éliminer. Et pour les adventices, le passage de la bineuse marche une fois mais après, cela devient plus compliqué.
Que diriez-vous à quelqu’un qui hésiterait à suivre vos formations ?
M. M. : Tout d’abord avec le système des MFR nous sommes dans de petites classes très familiales où les profs prennent du temps pour nous. De plus, c’est une formation concrète, où nous allons en exploitations, nous étudions des cas concrets et analysons les décisions, projets d’avenir, etc. de notre exploitation de stage.
B. P. : Lors qu’on a fait un Bac pro Agroéquipement comme moi, nous n’avons pas fait de comptabilité, mais nous en aurons besoin pour la suite, et le BTS nous permet d’en faire.
M. M. : Il ne faut surtout pas hésiter à venir dans des formations spécialisées comme celles-ci car, on a beau se dire qu’on a tout vu, ici nous voyons les choses de manière plus poussée. Il ne faut donc pas se dire : « je m’arrête au bac car j’ai déjà vu de la comptabilité. » S’il y a un niveau au-dessus c’est justement pour voir plus, pour être plus pointilleux et affiner notre raisonnement.