Pour son premier déplacement dans les Vosges, Pierre-Emmanuel Belot a garé son camion dans la cour d’une exploitation de Pouxeux. Première fois aussi pour les associés du GAEC de l’Epine qui ont fait appel à ce service innovant.
Pierre-Emmanuel Belot arpente les routes de l’Est de la France depuis la création son entreprise : Juragro-Services, en septembre 2021. Sur son camion, il est le premier entrepreneur privé en France à transporter un séparateur de phase mobile. Grâce à cette technologie, il transforme les lisiers et digestats en engrais liquide directement assimilable par les plantes. La partie solide récupérée suite à la séparation une fois stockée pendant trois semaines constitue un compost. Basé dans le Jura, Pierre-Emmanuel Belot travaille pour le moment à mi-temps à l’Institut de l’élevage. Mais, compte tenu du succès rencontré et de la demande il pense exercer son activité d’entrepreneur à plein temps dès la rentrée 2022.
Un équipement innovant
Le séparateur de phase mobile de Pierre-Emmanuel Belot est un équipement encore peu répandu en France. Si certaines exploitations ont fait le choix de s’équiper de séparateurs de phase fixes, cette solution permet à ceux qui ne pourraient pas investir la somme nécessaire de séparer leur lisier sans avoir à franchir le pas. Cela peut aussi être une manière d’essayer avant de faire le choix d’investir, comme c’est le cas au GAEC de l’Epine «On pensait mettre un séparateur fixe, on avait regardé les prix mais c’est vrai que dans un premier temps ça nous évite d’investir. Ça nous permet de tester sans nous équiper nous-mêmes» explique Jérôme Pierrat.
Le fonctionnement du séparateur est le suivant : «c’est une vis qui pousse dans un tamis dont la maille est de 0,5mm, tous les éléments qui ont une taille supérieure à 0,5mm ressortent dans la phase solide et ceux dont la taille est inférieure à 0,5mm partent dans la phase liquide et repartent en fosse.» En plus de la mobilité, le séparateur possède une autre spécificité «le camion est totalement autonome. Je produis l’électricité nécessaire pour faire tourner l’ensemble du matériel. J’ai aussi une citerne de lavage qui me permet de nettoyer l’équipement en fin de chantier. Je peux donc me stationner n’importe où sur les exploitations, je n’ai pas besoin de conditions particulières pour mettre le séparateur en marche.» La plus grosse différence selon Pierre-Emmanuel Belot, c’est : «le débit de chantier. Là sur l’élevage, on a commencé hier à 9h, j’ai tourné un peu cette nuit mais d’ici 15h cet après-midi, on aura traité presque 1200 m3 de lisier. Mon débit de chantier moyen est entre 50 et 70 m3 traités par heure. Ici on est légèrement en dessous parce que le lisier est très épais. Les éleveurs le disent eux-mêmes ils ont du mal à le pomper.»