La traditionnelle journée régionale FNSEA s’est tenue le 15 mars, à Villers-lès-Nancy (54), en présence de Jérôme Despey, le secrétaire général. Entre crise sanitaire et guerre en Ukraine, le paysage économique de l’agriculture est à nouveau mis à mal et demande, plus que jamais, l’accompagnement des agriculteurs et des agricultrices sur le territoire. Une occasion pour les départements d’avoir voix au chapitre.
La guerre en Ukraine provoque un véritable chamboulement pour la profession agricole : céréales bloquées, variation du prix du blé, un Gnr soi-disant en pénurie, des filières animales fortement impactées, accentuation de la flambée du coût des matières premières, mais aussi un élan de solidarité et un plan de résilience qui poussent les agriculteurs à aller toujours de l’avant.
Une région structurée
Hervé Lapie, le président de la FRSEA Grand Est, a présenté la région comme un territoire diversifié, situé entre deux vignobles de renom. «Notre ambition est de mettre en place des filières et de se structurer autour de projets qui nous animent». Il a cité pour exemple la création de la filière apicole et de l’association Solaal Grand Est. «C’est un plaisir de se retrouver» a assuré Jérôme Despey. «La crise sanitaire a fait évoluer nos modes de fonctionnement, et même si nous ne nous sommes jamais quittés grâce à la visio, nous souhaitons aujourd’hui corriger l’éloignement que nous avons eu avec nos agricultrices et agriculteurs». Avoir des collaborateurs en proximité qui viennent en appui des FDSEA et FRSEA, pour développer l’offre de services et enrayer une perte d’adhérents sur l’ensemble des territoires, est une priorité de la FNSEA. Le secrétaire général a considéré les conséquences économiques liées au contexte actuel et précisé la réaction auprès du gouvernement, pour éviter toute forme de pénurie. «Il n’y aura pas de difficulté dans l’approvisionnement, il y aura des délais d’attente suivant les départements. Pour le Gnr, nous sommes dépendants de la Russie à 30 %, mais ce n’est pas le cas du gasoil. Les comportements des uns et des autres, moi le premier, ont mis des tensions sur les livraisons. C’est pour cela qu’il faut prendre contact avec vos préfets, car il peut y avoir des tensions dans les raffineries». Par ailleurs, Christiane Lambert, la présidente de la FNSEA, a sollicité le Ministre de l’Agriculture pour :
- Faire accepter les hausses des coûts des matières premières répercutées aux industriels et à la grande distribution avec une répercussion au niveau des consommateurs
- Accompagner les trésoreries avec un différé et plus de simplification pour accéder aux PGE (prêt garanti par l’État)
- Obtenir un chèque énergie.
Productivité n’est pas un gros mot
Une opportunité se présente aujourd’hui pour favoriser les échanges et les discussions avec les partenaires. «La loi destinée à remettre l’agriculture au cœur des négociations pour permettre de fixer un prix avec des indicateurs de marché et ses coûts de production, doit amener à passer des hausses. Certes pas suffisantes ! Mais l’effet des EGAlim a permis d’inverser la tendance. La demande de négociation entraîne une contractualisation obligatoire, c’est fondamental. Maintenant, nous avons un cadre, il faut des sanctions pour ceux qui ne respectent pas les règles du jeu» a soutenu Jérôme Despey. «C’est une victoire obtenue. Au-delà de la crise, bien sûr nous devons accompagner nos agriculteurs, mais la meilleure solution est le prix et l’acceptation des consommateurs de payer un peu plus une alimentation de proximité». Philippe Clément, le vice-président de la FRSEA a précisé «nous devons travailler sur la résilience de notre agriculture. Parlons aussi de la contractualisation entre le monde du végétal et le monde animal». Hervé Lapie a souligné l’importance de rester compétitifs par rapport aux coûts de production et la nécessité de travailler sur les charges.