Plusieurs représentants de la FDSEA et de JA Vosges, alertés par une promotion sur le lait en grande surface, se sont rendus le 8 avril dans les rayons de l’hypermarché Leclerc de Golbey pour mener une opération de vérification sur le prix des produits laitiers.
Depuis la mise en place des Etats Généraux de l’Alimentation qui avaient pour but de redonner de la valeur aux produits agricoles, suivie de la promulgation de la loi EGAlim en 2018, les agriculteurs sont toujours dans l’attente de retombées financières significatives pour leur exploitation. Trop de distributeurs, sous couvert de la défense du pouvoir d’achat des consommateurs, franchissent les limites de la loi EGAlim en proposant des produits à la vente qui ne couvrent pas le coût de production des agriculteurs. Si le chiffre d’affaires de la grande distribution, notamment pour la partie alimentaire, a fortement augmenté en 2020, le revenu des exploitants agricoles a encore baissé.
Une situation jugée intolérable par la FDSEA et JA Vosges qui, dès à présent, dénonceront auprès du Ministère de l’Agriculture, via le contact de signalement, chaque comportement abusif des distributeurs jusqu’à la parfaite application de la loi. Et c’est dans ce contexte que les deux syndicats ont organisé une action coup de poing dans l’hypermarché Leclerc de Golbey pour mener une opération de vérification et de stickage des produits laitiers qui ne couvrent pas le coût de production des agriculteurs. Le mot d’ordre : «EGA : tolérance zéro !».
Des prix hors la loi
Sur place, ils ont pu constater deux manquements à la loi ; du lait vendu sous marque distributeur à 67 centimes d’euros le litre, et une promotion sur le lait Lactel vendu 0,63€/l. Après étiquetage de ces produits pour signaler aux consommateurs des prix «hors la loi», les représentants syndicaux ont demandé à la direction de les faire retirer des étals. Pour qu’un litre de lait soit conforme à la loi EGAlim, sont prix de vente doit être d’au moins 0,74€. Tout produit sous ce seuil de prix vendu en magasin est alors considéré comme étant hors la loi.
Un impact faible pour le consommateur
Pour Yohann Barbe, membre du conseil d’administration de la FNPL (Fédération Nationale des Producteurs de Lait), « l’agriculture ne peut pas être, une fois de plus, la variable d’ajustement. Rappelons que si l’on pratique un prix en marche avant, qui part donc du coût de production et qui permet une juste rémunération, alors tout le monde peut vivre».
Philippe Clément, président de la FDSEA des Vosges, ajoute : «l’Etat doit également prendre ses responsabilités sur ce sujet et faire appliquer la loi !». Rappelant au passage que l’objectif n’est pas «de faire payer le consommateur contrairement à ce que chercher à faire croire la grande distribution. Un juste prix des produits laitiers cela représente, pour un ménage de quatre personnes, un impact inférieur à 20 euros sur une année». Un impact bien faible pour le pouvoir d’achat donc.