Filière d’excellence, l’enseignement agricole a fait sa rentrée scolaire. 802 établissements et 17 écoles d’enseignement supérieur agricoles ont accueilli 215 000 élèves et étudiants. Des effectifs en hausse cette année encore.
Marc Fesneau, ministre de l’Agriculture démissionnaire depuis près de deux mois, a été très discret le 2 septembre dernier, le jour de la rentrée scolaire des 215 000 élèves, étudiants et apprentis de l’enseignement agricole. Mais avait-il seulement imaginé qu’il serait encore à son poste ce jour « J » alors que le pays est dans l’attente de la formation d’un nouveau gouvernement depuis près de deux mois ? En fait, le ministère de l’Agriculture a organisé la rentrée des classes dans la continuité de l’Etat. Et le dossier de presse de la rentrée n’a pas été paraphé par le locataire de la rue de Varenne mais par Benoit Bonaimé, le directeur de l’enseignement et de la recherche. Le ministère ne pouvait pas prendre le risque de publier un tel dossier, avec un édito signé par Marc Fesneau, alors que ce dernier aurait pu, entre temps, être contraint de quitter ses fonctions une fois son successeur nommé. Mais cette rentrée 2024 s’est inscrite sous le sceau de l’excellence.
Le taux net d’emploi des élèves trois ans après l’obtention diplôme est de 80,7 % pour les titulaires d’un CAPA et de 95 % pour les étudiants en BTSA. Cette année, l’accès à la formation d’ingénieur sera plus facile. Des classes passerelles pour les diplômés de BTS seront ouvertes. Une fois leur concours d’ingénieur obtenu, ces étudiants intègreront une classe passerelle qui les préparera à la poursuite de leurs études. Les facteurs de réussite de l’enseignement agricole sont multiples et complémentaires. Il intègre des savoirs scientifiques, techniques et éthiques pour répondre aux enjeux de société avec comme discipline phare, l’éducation socioculturelle dispensée depuis 60 ans. A la croisée de nombreuses matières (français, histoire, science, cultures, etc), cette dernière a été mise en place pour ouvrir au monde et à la vie une population encore à l’écart du progrès et « souffrant d’un handicap culturel », souligne le ministère de l’Agriculture. Chaque année, 25 000 étudiants deviennent des citoyens du monde en découvrant un autre pays.
Immersion
Autre facteur de réussite incontestable de l’enseignement agricole : l’internat. Près de 60 % des étudiants résident dans leur établissement tout au long de l’année. Encadrés par des équipes éducatives, les élèves se consacrent davantage à leurs études. « Partager à tous les apprenants, dans leur diversité, les valeurs de la République et de garantir, en tout lieu et en tout temps, le respect des principes généraux de l’éducation est l’enjeu le plus important de cette nouvelle année scolaire », défend le ministère de l’Agriculture.
Et pour lutter contre le harcèlement scolaire, des actions de sensibilisation et de prévention seront déployées ainsi qu’un processus de signalement et de traitement des situations.
L’enseignement agricole est chaque année un peu plus attractif. Le renouvellement des générations d’actifs en agriculture est en marche. « Entre 2019 et 2024, ses effectifs ont progressé de 6 % soit 12 000 apprenants supplémentaires», souligne Benoit Bonaimé. «Ils n’avaient pas atteint ce niveau depuis dix ans ». Mais différentes actions sont menées chaque année dans les collèges pour faire découvrir les métiers du vivant en immersion. Elles suscitent des vocations. La Coopération agricole et les interprofessions du lait, de la viande et des céréales (CNIEL, Interbev et Intercéréales) sont parties prenantes d’un dispositif de découverte des métiers, en partenariat avec l’Éducation nationale.
Guides des formations et des stagesLes établissements et les formations de l'enseignement agricole sont présentés sur www.laventureduvivant.fr. Pour partir à la découverte des métiers du vivant, le site « 1 jeune, 1 solution » (www.1jeune1solution.gouv.fr/stage) rassemble les offres de stage de tous les secteurs dont l’agriculture et l’agroalimentaire. |