Le président des Chambres d’agriculture France, Sébastien Windsor, a présenté le 15 janvier à Paris, ses vœux à la presse. L’occasion pour lui de revenir sur quelques sujets généraux et de préciser le calendrier des élections professionnelles, au-delà du seul scrutin.
Période électorale et donc devoir de réserve oblige, c’est avec d’infinies précautions que le président des Chambres d’Agriculture, Sébastien Windsor, s’est exprimé à l’occasion de ses vœux à la presse. Pas question pour lui de décliner le projet des Chambres d’agriculture ou d’aborder les éléments de gestion courante. Après un soutien appuyé aux Mahorais touchés par le cyclone Chido le 14 décembre dernier, il a indiqué que les élections de la Chambre d’agriculture de Mayotte étaient repoussées et que la prochaine loi d’urgence qui doit passer prochainement au Parlement allait régler ce problème. En tout état de cause, « la solidarité s’organise pour redémarrer la production et revenir à une situation correcte », a-t-il affirmé. Revenant sur des éléments factuels et conjoncturels, il s’est dit « préoccupé » par les effets du changement climatique sur les productions, notamment végétales et viticoles. Il s’est notamment inquiété des mauvais rendements céréaliers auxquels s’ajoute une baisse de qualité des grains qui pénalise la France à l’exportation. Tout aussi soucieux est-il de l’avenir des viticulteurs et de leurs coopératives et de la décapitalisation des cheptels bovins : « C’est la dixième année consécutive de baisse », s’est-il alarmé. Tant et si bien que la Ferme France devrait perdre en moyenne globale 10 % de revenus en 2024, a-t-il estimé, s’inquiétant du « sentiment d’abandon et de perte de repères » que nourrissent les agriculteurs.
Jusqu’à 37 sièges
Sur le calendrier des élections aux Chambres d’agriculture, Sébastien Windsor a rappelé que les votes avaient commencé le matin même, à 00h01 et qu’à 00h17, déjà « 101 agriculteurs avaient voté ». Le matériel électoral a été envoyé par La Poste qui a décroché le marché public. Les enveloppes commencent à parvenir dans les boîtes aux lettres de électeurs. Si ces derniers peuvent exprimer leur vote par correspondance en renvoyant la lettre T adéquate, « je demande aux électeurs de privilégier le vote électronique », a conseillé le président des Chambres. Selon toute vraisemblance, les premières tendances du scrutin devraient être connues à compter du 6 février au soir et la proclamation des résultats devra obligatoirement être faite le 8 février, par le préfet ou son représentant. Même si certaines Chambres sont régionales comme la Bretagne, les Pays-de-la-Loire et la Normandie, « les élections restent départementales », a précisé Sébastien Windsor. Ces élections vont réunir environ 2,2 millions d’électeurs répartis en plusieurs collèges. Chaque Chambre dispose d’un minimum de 33 sièges (dont 18 pour les exploitants agricoles) répartis entre plusieurs collèges comportant un à trois représentants. Ce chiffre peut monter jusqu’à 37 sièges en fonction du nombre de représentants du Centre régional de la propriété forestière (CRPF) qui lui, peut varier de 1 à 4, en fonction de la couverture forestière du département. Comme à chaque élection, Sébastien Windsor s’attend à de nombreux recours. Ceux-ci sont formulés devant le tribunal administratif. Les contestataires ont cinq jours après la proclamation des élections pour introduire ce recours. Après avoir évoqué le sujet des retraités (lire encadré), Sébastien Windsor a expliqué le cas des membres de conseils d'administration de coopératives qui commercialisent des produits phytosanitaires. S’ils sont élus, ils ne peuvent pas aujourd’hui, devenir membres du bureau et donc président de Chambre, au nom du principe de séparation entre la vente et le conseil. Une proposition de loi déposée par la députée Nicole Le Peih (Renaissance, Morbihan) au mois de novembre dernier, doit être examinée le 21 janvier. Le président des Chambres espère qu’elle sera votée pour être transmise au Sénat et qu’elle sera promulguée avant le 8 mars, date à laquelle, les 88 présidents de Chambres devront être élus. C’est le 19 mars que tous les présidents se retrouveront à Paris pour élire leur président national. Sébastien Windsor a fait savoir qu’il était « potentiellement » candidat à sa succession.
Le vote des retraités toujours sur la sellette Le vote des retraités agricole revient toujours sur le devant de la scène, à chaque élection. Ainsi en mai 2024, le ministre de l’Agriculture Marc Fesneau envisageait d'exclure les anciens agriculteurs à la retraite depuis plus de douze ans du corps électoral pour élire les Chambres d'agriculture. Il est finalement revenu sur sa décision. Sébastien Windsor a estimé, le 15 janvier, que cette mise à l’écart a été « mal vécue » par les retraités agricoles : « Ils ont eu l’impression de ne plus exister ». Or, ils peuvent être de bons conseils sur les installations/transmissions a-t-il souligné. Ces retraites représentent aujourd’hui le plus grand nombre d’électeurs aux élections Chambres. |