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Les élections des délégués cantonaux de la MSA auront lieu entre le 5 et le 16 mai 2025. Luc Smessaert, vice-président de la FNSEA et président de la Commission sociale, rappelle les enjeux de ce scrutin.
La MSA élit ses délégués cantonaux du 5 au 16 mai prochains. Quel est le rôle des délégués ?
Luc Smessaert : En mai prochain, comme tous les cinq ans, les exploitants, les employeurs et les salariés de l’agriculture, actifs et retraités, procéderont à l’élection de leurs délégués cantonaux auprès de la MSA. Rappelons que la MSA est le seul organisme de Sécurité sociale à élire ses représentants.
Une fois élus, ces délégués représenteront les assurés sur tout le territoire. Ils auront en charge de faire remonter les préoccupations du terrain, orienter les demandes vers les bons interlocuteurs et participer à la vie locale et au développement des services de la MSA (prévention santé, jeunes, seniors,..). Grâce à eux, la MSA est connectée avec la réalité de la vie de ses adhérents. Dans un monde où il est difficile de parler à de « vrais interlocuteurs », l’élu est à portée de voix…et d’engueulade parfois.
Dans cette élection, qu’est-ce que les listes FNSEA/JA entendent défendre et promouvoir ?
L.S : A l’occasion de ce vote, la FNSEA et les JA entendent montrer leur attachement à un régime de proximité, géré par des professionnels élus et adapté aux particularités du monde agricole. Nous tenons beaucoup à notre guichet unique qui rassemble en un seul lieu toutes les branches de la Sécurité sociale : maladie, famille, retraite et accidents du travail. C’est un gage de simplicité mais surtout de réactivité en cas de crise. La MSA peut intervenir rapidement via des reports ou des prises en charge de cotisations sociales. La protection sociale, ce ne sont pas que des cotisations, ce sont des droits et un filet de sécurité. Les cotisations sociales retournent aux assurés. C’est la réalité !
Pour autant, cette défense de notre régime de protection sociale n’est pas un chèque en blanc. La MSA doit un service de qualité à ses adhérents. La FNSEA et les JA ne lâcheront rien pour que le service soit au rendez-vous dans toutes les caisses. Certains publics comme les employeurs, confrontés à des obligations sans cesse plus nombreuses, ont d’autant plus besoin de services spécialisés.
Certains se demandent pourquoi garder une MSA. Quel intérêt y a-t-il à conserver une spécificité agricole ?
L.S. : Une protection sociale spécifiquement agricole est indispensable pour tenir compte des particularités de notre métier. Demandons-nous quelle serait la légitimité des agriculteurs au sein du régime général pour obtenir des aménagements et des soutiens financiers pour leur secteur ? Une chose est certaine : le régime général ne ferait pas aussi bien que la MSA. Ni pour les agriculteurs en difficulté. Ni pour les territoires ruraux. Ni en termes de nombre de guichets ou de taux de cotisations. Faire vivre notre protection sociale, c’est défendre l’agriculture et le monde rural.
Les pouvoirs publics n’ont d’ailleurs pas intérêt à la fusion de tous les régimes. Le maintien de plusieurs régimes permet d’avoir des éléments de comparaison en termes de gestion et d’efficacité.
Après la mise en place de la retraite à 85 % du Smic, la réforme de l’assiette CSG-CRDS, le vote du calcul de la retraite des agriculteurs sur leurs 25 meilleures années de revenu, le combat pour la parité des droits avec les autres catégories professionnelles est-il achevé ?
L.S. : La revalorisation des petites retraites entamée avec André Chassaigne (PC, Puy-de-Dôme) et le calcul de la retraite sur les 25 meilleures années de revenu porté par Julien Dive (LR, Aisne) ont demandé plusieurs années de discussions. Avec ces deux mesures, le retraité agricole est en passe de devenir un Français comme les autres. Nous devons maintenant obtenir un minimum de retraite à 85 % du Smic (1 200 € par mois) pour tous ceux qui ont une carrière complète. Pour les chefs d’exploitations et aussi pour nos conjoints. Pour les retraités actuels et les futurs retraités.
Mais le principal combat à venir porte sur l’installation. Pour garder une MSA, il faut des agriculteurs. La MSA doit faciliter l’installation et rendre le métier plus attractif au quotidien. Un gros travail doit être fait sur l’assiette de cotisations pour éviter les à-coups les années où le revenu est en berne et améliorer l’adéquation entre revenu et cotisations sociales.
Quel est l’enjeu de cette élection pour la FNSEA ?
L.S. : Cette élection est d’abord un test de participation. Un taux de participation important est un signe indispensable de crédibilité. Plus la participation sera élevée, plus nous aurons des arguments pour préserver un régime agricole autonome et de proximité. Notre protection sociale a besoin des projets de chacun pour avancer. L’époque fragilise les structures et les Hommes. La protection sociale est un rempart. Une protection sociale agricole est un plus. Ce ne serait pas mieux ailleurs. Nous serions juste plus seuls.
Si vous aviez un message à transmettre aux agriculteurs, notamment ceux qui hésitent à voter, quel conseil délivreriez-vous ?
L.S. : Votez massivement et portez-vous candidats. La MSA n’est pas seulement une structure qui perçoit des cotisations, mais une organisation qui verse des prestations. Elle accompagne aussi les agriculteurs quand ils sont en difficulté. La MSA fait de la prévention, forme des sentinelles pour prévenir le mal-être en campagne. Dans un monde en crise, une protection sociale agricole est essentielle. Pour installer les agriculteurs de demain. Pour gérer les crises. Pour mieux vivre à la campagne. Il nous faut plus de MSA. Mieux de MSA !
14 000 délégués cantonaux à élire Comme tous les cinq ans, le monde agricole élira le 16 mai 2025 ses représentants à la MSA. Près de 2,5 millions d’adhérents à la MSA, actifs et retraités, répartis sur 3 collèges (exploitants / salariés / employeurs) voteront pour élire 14 000 délégués cantonaux. Le vote aura lieu par correspondance mais également via Internet. Le 5 mai 2025 au plus tard, chaque électeur recevra chez lui, par courrier, son « matériel de vote ». Il disposera de dix jours pour voter. Qu’il s’agisse d’un vote par courrier ou d’un clic via Internet, après le 16 mai 2025, il sera trop tard. Les résultats seront connus le 22 mai 2025. Le 21 juillet au plus tard, seront élus les conseils d’administration des 35 caisses de MSA. Le processus s’achèvera en septembre 2025 avec l’élection des 29 administrateurs et du Président de la caisse centrale de la MSA. |
Plus que quelques jours pour être candidat Le dépôt des candidatures aux élections MSA sera clos le mardi 4 mars à 16 heures. Dans chaque canton, les exploitants doivent présenter 4 titulaires et 4 suppléants et les employeurs de main d’œuvre 2 titulaires et 2 suppléants. Attention, si le nombre d’électeurs est trop faible dans un canton, il peut y avoir des regroupements de cantons. Auquel cas, le nombre de délégués à élire est majoré d’un titulaire et d’un suppléant par canton supplémentaire. Même si les suppléants ne sont pas obligatoires, le nombre de candidatures est donc conséquent. Comme à chaque élection, le syndicalisme majoritaire rassemblera des candidats exploitants et employeurs sous la bannière FNSEA/JA. Avec des engagements communs, ensemble, nous pourrons promouvoir une vision professionnelle commune de la protection sociale. Ces élections doivent nous permettre :
Pour peser sur les orientations prises au niveau national, la participation et la représentativité de notre réseau FDSEA/JA seront des enjeux importants. |