Antoine Marchal, agriculteur est délégué cantonal de Senones. Il témoigne de son rôle de nouvel administrateur et de l’importance de l’engagement syndical.
Est-ce que vous pourriez dresser le portrait de votre exploitation ?
- Antoine Marchal : «Je suis associé avec ma compagne Eglantine Calais, et mes parents sur le Gaec Brebis et Compagnie situé à Le Puid. Une exploitation de 550 brebis dont 50 allaitantes, système herbager accompagné de dix hectares de sorgo, le reste est en prairies permanentes ou temporaires. Je me suis installé en 2006 en système viande puis, en 2011, ma compagne m’a rejoint. C’est à partir de là que nous avons commencé à passer en transformation laitière.
Nous faisons la traite de deux lots de 250 brebis, un lot qui débute au mois d’août, le second au mois de janvier. Nous produisons 60.000 litres de lait, nous espérons développer la production jusqu’à 80 à 100.000 litres. Un tiers de la production est transformée à la ferme, le reste est remis en laiterie.
Nous transformons le lait de nos brebis pour faire des yaourts natures ou aromatisés à la châtaigne et à la myrtille, des tommes, et le reste du lait est utilisé en fromages lactiques comme du fromage de chèvre par exemple. Concernant la commercialisation, un tiers de la transformation est vendu en direct sur la ferme et sur un marché paysan de Senones. Le reste est vendu en intermédiaire par les magasins de producteurs, le réseau Esprit Vosges et les marchés.
Comment a débuté votre engagement syndical et quelles sont vos motivations ?
- A. M. : J’ai débuté mon engagement syndical chez JA Vosges. A l’époques, nous avions repris le canton en main, j’étais alors président cantonal et administrateur. Et depuis quatre ans, je suis adhérent à la FDSEA. Actuellement, je suis administrateur et délégué cantonal.
Si je suis encore en découverte de mon rôle d’administrateur, je peux dire que je me suis toujours engagé pour la défense de la profession, j’ai d’ailleurs toujours participé aux manifestations.
Comment définissez-vous votre rôle de délégué cantonal ?
- A. M. : Il s’agit de porter la parole du canton au sein du Conseil d’administration. De faire remonter les soucis comme c’est surtout le cas actuellement avec les sangliers, mais également d’autres problématiques qui commencent à s’empiler. C’est un canton qui a pu être oublié par le passé, aujourd’hui nous avons un bon groupe avec pas mal de jeunes engagés pour porter notre canton. Enfin, en tant qu’éleveur ovin, même si je suis plutôt orienté ovin lait, je peux représenter la filière au sein du Conseil d’administration.
Il est important de garder à l’esprit que je ne me représente pas moi mais que je dois représenter l’ensemble de mes confrères. Je dois réagir pour tout le monde, pour le bien commun, pour valoriser l’ensemble des exploitations.
Quelles sont pour vous les valeurs du syndicalisme ?
- A. M. : Comme je l’ai dit, il s’agit de se battre pour tous et pas uniquement pour soi. Il faut que chaque type d’exploitation soit défendue car nous n’avons pas tous les mêmes envies, les mêmes exploitations, ni les mêmes problématiques. Pour moi, le syndicalisme c’est surtout le collectif en opposition à l’individualisme».