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Côtes de Toul : « la plus petite année depuis bien longtemps »

Cette année, « il faut scruter chaque grappe, indique Vincent Laroppe. Le tri est une étape cruciale, c’est là que se fait la qualité ». Photo : A.Legendre
Cette année, « il faut scruter chaque grappe, indique Vincent Laroppe. Le tri est une étape cruciale, c’est là que se fait la qualité ». Photo : A.Legendre

En juillet, la récolte 2023 s’annonçait prometteuse grâce à des vignes chargées de raisin mais les pluies du mois d'août ont changé la donne en engendrant de la pourriture.

« C’est le troisième orage des vendanges, nous n’avons jamais vu ça », se désole Vincent Laroppe, à la tête du domaine Laroppe à Bruley, vendredi 22 septembre après une semaine de récolte.

Des orages qui ralentissent le rythme de la vendange, déjà bien impacté par la nécessité de trier le raisin plus que d’autres années. En effet, les pluies du mois d’août n’ont pas plus épargné les raisins que les mirabelles. « Nous avons pris 200 mm d’eau au mois d’août. Les raisins ont gonflé, ils se sont fissurés, et la moisissure s’est installée, explique Vincent Laroppe. De plus, les températures n’ont pas été au rendez-vous et les raisins ont tardé à mûrir ».

Alors, malgré un mois de septembre plutôt sec, les vendanges n’ont commencé que le lundi 18 au domaine Laroppe. « Nous avons attendu le plus possible pour laisser le temps aux grappes de mûrir, mais nous ne pouvions pas attendre plus longtemps, estime le viticulteur. Les raisins qui restent roses ne mûriront plus. Il y a de la rosée tous les jours, et je crains que cela ne réessuie plus en matinée ».

Ainsi, les vingt-cinq saisonniers écument les 16 ha de vignes du domaine, plantés en Gamay, Pinot noir et Auxerrois. Ils devraient avoir terminé cette fin de semaine. « Il faut scruter chaque grappe, la nettoyer, c’est plus long qu’une bonne année et ce n’est pas facile de savoir où doit s’arrêter le tri. Pourtant, c’est une étape cruciale, c’est là que se fait la qualité », indique Vincent Laroppe.

Une mauvaise série

Des années déficitaires, il y en a eu d’autres, « nous ne sommes pas sur une bonne série, c’est la septième de suite », indique le vigneron. Toutefois, comme en mirabelles, 2023 avait tout pour casser la série, et c’est là où le bât blesse. « Après un début de printemps froid et humide, où la vigne ne poussait pas et où le travail du sol a été difficile, on a eu un bon début d’été ou les plantes se sont bien rattrapées. Il n’y a presque pas eu assez d’eau en juin et juillet, mais les vignes étaient belles avec beaucoup de fruits, le moral était au beau fixe », se remémore Vincent Laroppe.

«Je pense que 2023 sera la plus petite année depuis bien longtemps au niveau des Côtes de Toul, confie Vincent Laroppe. En effet, là où la grêle peut impacter durement certaines parcelles et en épargner d’autres, les conditions climatiques de n’ont épargné personne ».