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Diversifier pour faire face aux années plus compliquées

Agathe Balandier, 31 ans est installée en GAEC avec son père Roland sur l’exploitation familiale de Girmont Val d’Ajol ©Marion Falibois
Agathe Balandier, 31 ans est installée en GAEC avec son père Roland sur l’exploitation familiale de Girmont Val d’Ajol ©Marion Falibois

Agathe Balandier est une jeune agricultrice de 31 ans. Installée en GAEC avec son père Roland sur l’exploitation familiale de Girmont Val d’Ajol, elle produit, transforme et vend en direct des bluets et de la viande d’agneaux, le tout en agriculture biologique.

Présentez vous

Agathe Balandier : J’ai 31 ans. Je suis née à Remiremont mais mes quatre grands-parents étaient du village et tous étaient agriculteurs. A l’époque ils faisaient de l’élevage laitier et produisaient des cochons et des poules.

Présentez l’exploitation

A.B. : Mes grands-parents ont fait partie d’un essai de petits fruits dans les années 70 dont les bluets. Mes parents se sont ensuite installés sur l’exploitation en 1987 et mon père a décidé de faire une plantation de bluets. Mes parents ont alors planté 1800 pieds. Avec mes deux grandes sœurs nous avons toujours travaillé dans les bluets, nous avions déjà une trentaine brebis à l’époque mais de mon côté j’ai fait le choix de me spécialiser dans l’élevage et j’ai développé le troupeau au moment de mon installation en 2018. Depuis nous sommes en GAEC avec mon père. Au total, nous avons 1ha de bluets, toujours les mêmes plans depuis 1987. Nous avons aussi 29 ha de prairies permanentes sur lesquels nous faisons pâturer nos brebis et à partir desquels nous produisons du foin.

Quel est votre parcours ?

A.B. : J’ai fait des études classiques : un Bac scientifique puis un BTS production animale à Nancy car j’étais attirée par l’élevage et j’ai terminé avec trois ans d’études d’ingénieur à Rouen. J’ai obtenu mon diplôme en 2015 puis j’ai ensuite travaillé deux ans chez Ecocert, un organisme certificateur dans l’agriculture biologique. Je me suis ensuite installée au premier janvier 2018. J’ai toujours su que je voulais m’installer mais mes parents m’ont poussé à faire des études et aujourd’hui je ne le regrette pas du tout. Mes études m’ont permis de voir des systèmes complètement différents et de voir ce qu’il faut faire et ne pas faire.

Quel était votre projet d’installation ?

A.B. : Mon père avait récupéré le troupeau de brebis de mon grand-père. Il a gardé les prairies permanentes avec 30 brebis mais, comme il était seul sur l’exploitation, il a finalement choisi d’arrêter la production en 2015 pour se consacrer au bluet. En 2018, quand je me suis installée, nous avons repris une troupe de 100 brebis. Des noires du Velay et des Bizet car je voulais des races rustiques. Elles nous permettent d’entretenir les prairies que l’on avait et puis nous avons même développé l’activité car nous avons repris 10ha de prairies et reconstruit une bergerie. Cela nous permet de faire naître aujourd’hui une centaine d’agneaux par an que nous faisons abattre tout près à Dommartin-lès-Remiremont, nous découpons ensuite nous-même la viande avant de faire des colis.

Ce sont quand même les bluets qui représentent la plus grosse part de chiffres d’affaires : 70%. C’est une production historique sur l’exploitation je ne me suis jamais posé la question d’arrêter et puis elle nous permet aussi de pouvoir être à deux sur l’exploitation. J’ai installé les moutons par passion mais aussi parce que les petits fruits connaissent de plus en plus de mauvaises années et la viande d’agneaux nous permet de nous diversifier.

Les chiens de protections veillent sur les brebis de race Noire du Velay et Bizet ©Marion Falibois
Les chiens de protections veillent sur les brebis de race Noire du Velay et Bizet ©Marion Falibois
C’est en 1987 que Roland Balandier a planté les 1800 pieds de bluets que compte aujourd’hui l’exploitation ©Marion Falibois
C’est en 1987 que Roland Balandier a planté les 1800 pieds de bluets que compte aujourd’hui l’exploitation ©Marion Falibois