L’agriculture exploite la moitié du territoire national

En France, 31,2 millions d’hectares (Mha) sont dédiés à l’activité agricole dont 2,3 Mha de forêt et 660 000 ha de landes. La sylviculture s’étend sur 15,78 Mha. Le reste du territoire national comprend 5,3 Mha artificialisés et plus de 8,6 Mha de forêt tropicale qui ne sont pas exploités. 

La superficie de la France métropolitaine est de 54,9 Mha dont 46,8 Mha réservés à l’agriculture (31,0 Mha ; 56,5 %) et à la sylviculture (15,8 Mha ; 28,7 %). A l’échelle régionale et départementale, l'enquête Teruti réalisée par le service de la statistique et de la prospective (SSP) du ministère de l'Agriculture, « permet de suivre la couverture et l’usage du sol à partir d’un ensemble de points constituant un échantillon représentatif du territoire national ». Les résultats publiés sont extraits des enquêtes réalisées en 2021, 2022 et 2023.

Des sols agricoles amputés

Les régions les plus grandes en superficie – Nouvelle Aquitaine (8,48 Mha) et Occitanie (7,3 Mha) - sont aussi les plus agricoles (respectivement 4,1 Mha et 3,1 Mha). Mais les massifs montagneux, en partie inexploitables, amputent une bonne partie de leur espace. Aussi, la proportion de terres agricoles est dans la moyenne nationale (56,5 %). Les régions de plaine, très peuplées, sont parvenues à préserver une partie de leur territoire agricole (68 % de la superficie totale en Hauts-de-France). En Ile-de-France (1,2 Mha), où demeure plus d’un cinquième de la population nationale, la région réserve encore 48,8 % de son espace à l’agriculture. La Seine-et-Marne se situe même au-dessus de la moyenne nationale (58,7 %).

Un territoire hétérogène

En ajoutant les départements et territoires d’outre-mer, la superficie totale de la France est de 63,8 Mha. Les 31,2 Mha de sols agricoles constituent un territoire hétérogène composé de 27,8 Mha de terres arables et de prairies auxquels s’ajoutent 2,3 Mha de forêts et d’espaces boisés, eux aussi dédiés à l’activité agricole. Ces derniers représentent 9 % de la totalité des 26,8 Mha de bois et autres sols boisés. Enfin, 660 000 ha de landes (588 000 ha) et de sols nus (63 000 ha) sont dédiés à l’élevage essentiellement. Un peu plus de la moitié des sols agricoles (27,8 Mha) est composée de terres cultivées de plantes annuelles (14,7 Mha) terres auxquelles s’ajoutent 1,26 Mha de cultures permanentes. Un tiers des sols agricoles reste composé de prairies toujours en herbe (9,3 Mha) complétées par 2,5 Mha de prairies temporaires. Enfin, 305 000 ha de jachères sont assimilés à des terres agricoles. Selon l’enquête Teruti, 85 000 ha de sols agricoles (52 000 ha de cultures annuelles et 33 000 ha de prairies), soit l’équivalent d’un département et demi, ont dorénavant une vocation résidentielle. Ils ne sont pas exploités à proprement parlé par les agriculteurs.

Une forêt sous exploitée

Un tiers de la forêt nationale n’est pas exploité. La sylviculture demeure une activité métropolitaine (15,780 Mha). Les 8,6 Mha de forêt tropicale restants, situés essentiellement en Guyane, sont catégorisés « Autres usages » (cf. encadré). Sur les 5,3 Mha artificialisés en France métropolitaine et en outre-mer, 2,3 Mha le sont à titre résidentiel. L’agriculture, gourmande en espace, en mobilise à elle-seule 423 000 ha, soit 8 % de la superficie artificialisée totale alors que l’agriculture emploie 5 % de la population active (1,5 % pour les seuls agriculteurs). En fait, ces sols artificialisés sont construits de bâtiments d’élevage et de hangars. Sur ces 423 000 ha de sols artificialisés, 112 000 sont battus, 101 000 ha revêtus et 206 000 ha stabilisés. Les maisons d’habitation sont comptabilisées à part, dans le résidentiel. A l’échelle nationale, les 5,3 Mha artificialisés comprennent aussi 1,58 Mha de routes, de voies de chemin de fer, d’aéroports et de diverses autres infrastructures. Les espaces commerciaux ont artificialisé 370 000 ha autrement dit l’équivalent d’1 % des sols dédiés actuellement à l’agriculture.