Rémi Gaget est agriculteur dans le Loiret, près de Pithiviers. Il a créé un prototype de robot autonome, capable de se charger de l’épandage des trichogrammes.
Rémi Gaget exploite 240 ha en céréales, betteraves et maïs. Lorsqu’il reprend la ferme familiale, il se retrouve confronté à une problématique dans la lutte contre la pyrale du maïs : l’épandage des trichogrammes est chronophage, mais les solutions chimiques ne lui conviennent pas, sachant qu’un biocontrôle efficace existe.
Il réfléchit alors à créer un robot autonome, capable de se charger de l’épandage des trichogrammes, mais aussi d’effaroucher les corbeaux, qui causent des dégâts au moment du semis. «J’ai eu la chance de remporter le grand prix Xavier Beulin d’AgreenTech Valley, en 2021 pour mon projet, dans la catégorie agriculteur innovant», explique Rémi Gaget, qui est également titulaire d’un Bts en génie des équipements agricoles, et d’une licence en hydraulique industrielle et commandes associées. La dotation de 5.000 € lui permet d’acheter les composants les plus onéreux, et de développer son projet. En plus de cette dotation financière, Rémi Gaget peut compter sur un accompagnement d’AgreenTech Valley dans ses démarches administratives liées à la création du prototype.
Effaroucher les oiseaux
Aujourd’hui, son rover est fonctionnel. Il pèse 100 kg et possède la même charge utile. Il est équipé de quatre roues motrices, et sa précision Rtk est de 2,5 cm. Le rover dispose d’une autonomie de quatre heures, mais un système de batteries rackables devrait permettre de changer la batterie rapidement au champ, pour que le robot fonctionne une journée entière. Le rover est capable d’épandre les trichogrammes en autonomie, à raison d’environ 3,5 ha/h. «Il est aussi efficace pour effaroucher les oiseaux, et possède un système sonore autonome en électricité, alimenté par un panneau solaire. Il peut également être équipé d’un semoir Delimbe, pour semer des couverts», détaille le céréalier.
Reste encore à perfectionner une autre fonctionnalité du petit robot : le désherbage localisé. «Pour cette fonction, le robot est muni de quinze buses réparties sur trois mètres. Elles ne s’ouvrent que lorsqu’un capteur situé à l’avant détecte une mauvaise herbe. Cela fonctionne aussi bien en mode vert sur marron que vert sur vert», évoque Rémi Gaget. Il a pensé cette fonction pour le désherbage des chardons et celui de la culture d’oignons. «Cela permettrait d’intervenir plus tard dans la culture», indique-t-il. Pour l’instant, en désherbage localisé, le robot peut traiter un hectare par heure. À l’avenir, Rémi Gaget aimerait commercialiser son rover, et fournir un service «plug-andplay. C’est-à-dire que si une pièce est défaillante, l’idée serait que je l’envoie à l’agriculteur, et qu’il puisse la changer lui-même», explique-t-il.