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Un accompagnement largement insuffisant

Thierry Mourot, président de la section biologique de la FDSEA 88 ©Marion Falibois
Thierry Mourot, président de la section biologique de la FDSEA 88 ©Marion Falibois

Le 23 mars 2023, une première enveloppe de 10 millions d’euros au niveau national était annoncée. Aussitôt la FNSEA, les JA et les Chambres d’Agricultures ont souligné l’insuffisance de cette enveloppe face à l’ampleur de la crise traversée par la bio.  Cela a même fait l’objet d’une des premières prises de parole de notre président, Arnaud Rousseau, suite à son élection le 14 avril.

Suite à l’annonce de cette première enveloppe, nous nous sommes réunis à la FRSEA pour traiter de sa répartition. Nous n’avions pas droit de regard sur la répartition par région mais nous avons aussitôt alerté sur la méthode de priorisation des dossiers qui nous paraissaient trop sévère et les montants anecdotiques par rapport aux enjeux.

L’administration nous a fait une proposition de critères d’attribution sur laquelle nous ne sommes pas tombés d’accord. Les Vosges pourtant, ne sont pas parmi les plus mal loties puisque l’enveloppe a été répartie en fonction des pourcentages d’élevages dans les départements. Nous nous sommes donc vus attribué dans les Vosges une enveloppe d’environ 120 000 €.

Le 11 avril, nous avons publié un communiqué au niveau de la FRSEA, car il était inadmissible d’établir des critères de discrimination comme cela nous a été demandé par les administrations régionale et départementale ; en sachant que l’objectif premier de l’enveloppe était d’éviter les déconversions et d’aider les exploitations dans les situations les plus fragiles. Nous avons rapidement pris position en disant que ce n’était pas à nous d’arbitrer, d’autant plus que l’administration avait exprimé le souhait d’émettre des enveloppes assez conséquentes avec des montants qui s’élevaient entre 4000 € et 5000 € ce qui signifierait que seule une vingtaine d’exploitations biologiques serait aidée sur les 400 que compte le département.

Le 26 avril, une cellule de crise s’est rassemblée à la DDT pour traiter de ce sujet. Dans les Vosges, il a été décidé d’aider un maximum de personnes et donc de prioriser les exploitations laitières. D’autres critères d’arbitrage seront établis par la DDT en fonction des demandes reçues car ils ne souhaitent pas faire de saupoudrage.

Le 1er juin, la DDT a envoyé aux exploitations concernées un dossier à remplir et retourner avant le 23 juin.

Au regard de la faiblesse du montant de l’aide, il est regrettable de noter que la profession n’a pas été entendue. Si nous devions diviser l’enveloppe régionale par le nombre d’exploitations biologiques présentes en Grand Est, les montants obtenus seraient ridicules. 10 millions d’euros au niveau national est un montant dérisoire par rapport aux enjeux.

La filière biologique a besoin d’un accompagnement fort et cela passe déjà par le respect de la loi EGalim et notamment l’application des quotas de produits biologiques dans la restauration collective ainsi que par le respect des démarches de construction du prix.

Suite aux contestations des organismes majoritaires, une deuxième enveloppe de 60 millions d’euros a été débloquée au niveau national, mais nous sommes actuellement dans le flou le plus total quant aux critères qui seront appliqués pour la répartition de cette seconde enveloppe.