Cette année, à la mi-juillet, le chantier des moissons est déjà bien avancé. Comparé à l’an dernier, les travaux ont débuté avec plusieurs semaines d’avance. Un point presse était organisé le 13 juillet par la Chambre d’Agriculture, la FDSEA et les JA des Vosges, aux Ableuvenettes sur l’exploitation de Yannick Jeanroy pour faire un bilan à mi-parcours.
Décidément, les années se suivent mais ne se ressemblent pas. En 2021, l’eau compromettait les récoltes, en 2022 elle commence déjà à manquer. «La période est cruciale» souligne Jérôme Mathieu, président de la Chambre d’Agriculture des Vosges. «Nous ne pouvons pas encore dire si cela va être une catastrophe, mais nous ne pouvons pas non plus nous avancer et dire que cela va être merveilleux. Au niveau des grandes cultures il y a des chantiers qui sont déjà pratiquement terminés.»
Des chaleurs inquiétantes
Le président de la Chambre d’agriculture a inauguré l’intervention en rappelant le contexte particulier des moissons 2022. «Un point sur le contexte météo, même s’il est toujours plus simple de faire des commentaires que des pronostics. Cette année est particulière. Sur la station météo d’Epinal une année moyenne correspond à 920mm qui tombe jusqu’à début juillet, cette année il y a eu 580 mm. A cela s’ajoute des épisodes de coup de chalumeau et de coup de chaleur qui son stressants pour les cultures mais aussi pour les agriculteurs, qu’ils soient céréaliers ou éleveurs.» Cette année, le printemps a été relativement chaud. Des épisodes climatiques violents ont endommagés les cultures des secteurs de Remiremont et du Val d’Ajol qui ont souffert d’orages de grêle localisés, le reste du département a été relativement épargné. Mais le rythme accéléré des moissons de cette année donne quand même de quoi s’inquiéter. «D’habitude, dans les Vosges, la moisson nous n’en parlons pas avant le 20 juillet. Là le 20 juillet, il ne restera pas grand-chose.»
Grandes cultures
Selon Philippe Clément, président de la FDSEA des Vosges, la situation est inédite : «nous sommes dans un contexte très particulier. Cela fait 27 ans que je suis installé maintenant, c’est la première fois que je commence à moissonner les orges au 20 juin. Nous avons trois à quatre semaines d’avance.» En ce qui concerne les cultures, il ajoute : «les cultures d’hiver s’en sortent moyennement même si ce n’est pas catastrophique ; par contre il reste de grosses inquiétudes sur les cultures de printemps. Dans notre département, nous retrouvons des céréales comme de l’orge, un peu de blé de printemps, du tournesol et du maïs. Ces cultures là souffrent énormément aujourd’hui puisque leur besoin d’eau est décalé par rapport aux cultures d’hiver. Nous avons une grosse inquiétude aujourd’hui sur la récolte des orges de printemps.»