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Un partenariat qui porte ses fruits

Les clôtures mises en place par les exploitants et les chasseurs protègent aujourd’hui 60ha de cultures des dégâts des sangliers, photo Marion Falibois.
Les clôtures mises en place par les exploitants et les chasseurs protègent aujourd’hui 60ha de cultures des dégâts des sangliers, photo Marion Falibois.

Sur la commune de Gendreville, les exploitants du GAEC de l'Anger et les chasseurs de la société de chasse de la plaine de Gendreville travaillent ensemble pour mettre en place des clôtures et protéger les cultures des sangliers.

Les dégâts de gibier sont très problématiques pour les exploitants agricoles. Agriculteurs et chasseurs cherchent chacun des solutions au problème et parfois ils opèrent ensemble pour mettre en place des clôtures électriques anti-sangliers.

Des pertes importantes

Si la mise en place des clôtures porte aujourd’hui ses fruits, avant leur installation, le dégâts étaient considérables. Cyril Petelot exploitant au GAEC de l’Anger explique : «avant, une parcelle qui n’était pas clôturée était une parcelle perdue c’est pour ça que nous avons mis en place des clôtures fixes électrifiées en partenariat avec les chasseurs de la plaine.» Daniel Francisco, président de la société de chasse de la plaine le rejoint sur ce point : «pour une année comme celle que l’on vient de passer s’il n’y avait pas eu les clôtures, il y aurait eu 100% de dégâts sur les cultures c’est sûr. Une fois que les sangliers se mettent sur une parcelle il est trop tard.»

Un investissement partagé

L’investissement pour mettre en place les clôtures est partagé autant pour le matériel de construction que pour le temps d’installation et d’entretien. «Les panneaux solaires, les postes sur secteur et les piquets ont été financé à 50/50 par la société de la plaine ou la société de chasse.» Pour l’approvisionnement en matériel, les frais sont partagés équitablement comme le souligne Cyril Petelot :«nous utilisons des piquets en acacia espacés tous les 10m. Ils sont fournis soit par les chasseurs soit par nous.» 

Cela fait plusieurs années que chasseurs et exploitants travaillent ensemble explique l’agriculteur : «cela fait au moins six ans que nous avons commencé à installer les clôtures. En tout, sur Gendreville il y a déjà 60ha de clôturés et chaque fois nous l’avons fait avec les chasseurs de chaque commune. C’est beau ça !»

Pour installer les clôtures autour des 80ha de parcelle et les entretenir ils sont six à se relayer. Avec les années, le matériel a été adapté. Les premiers piquets utilisés étaient en plastique mais, selon le président de la société de chasse : «nous n’arrivons pas à les enfoncer et ils ne tiennent pas.» C’est pourquoi maintenant les clôtures sont fixes : «maintenant, nous plantons les poteaux en bois, nous mettons des isolateurs s’il le faut parce que les piquets en plastiques que l’on utilisait avant ne tiennent pas. Et puis quand on débroussaille, ça casse» explique Cyril Petelot. Les clôtures sont équipées de deux à trois fils «où il y a le plus de pression, près des bois, nous mettons trois fils» poursuit l’exploitant. En plus de l’utilisation de piquets en bois, les fils utilisés ont aussi été adaptés. Daniel Francisco explique : «maintenant nous avons mis un barbelé électrifié comme fil du bas. La clôture est alimentée par des batteries.» Cyril Petelot ajoute : «avant, nous utilisions du câble comme premier fil du bas mais les sangliers arrivaient à les casser. Mettre du barbelé électrifié est la seule méthode que l’on a trouvé, le barbelé rentre dans les poils et ils prennent une décharge plus importante. On a aussi abandonné le fil nylon pour le remplacer par du fil acier.» Sur chaque piquet sont disposés deux à trois fils espacés de 25 cm chacun. L’électricité est fournie «par des postes sur secteur et nous alimentons loin. Pour les secteurs où nous n’avions pas accès au courant général nous avons mis des panneaux solaires pour alimenter les batteries et comme ça nous n’avons plus à changer les batteries tous les douze jours» explique l’exploitant. Le président de la société de chasse ajoute : «maintenant grâce à ce système nous n’avons plus besoin de le faire qu’une seule fois par an.»