
La deuxième année d’application du dispositif IPAGE élevage, malgré un seul appel à projets en 2024, a encore suscité l’engouement sur le Grand Est. 568 dossiers éligibles, dont 335 en Lorraine, aidés financièrement à hauteur de 16,7 M€. L’élevage bovin domine toujours, la production laitière en particulier.
L’année 2024 s’est située dans la continuité de la programmation des aides européennes prévues jusqu’en 2027. Le dispositif repose sur un cofinancement, 60 % par le FEADER (Fonds européen agricole pour le développement rural) et 40 % par la Région Grand Est.
Deux volets
Il s’agissait de la deuxième année d’application des dispositifs IPAGE (Investissements pour la performance des exploitations agricoles du Grand Est) par le Conseil régional. Dont un était plus particulièrement dédié à l’élevage, quelles que soient les espèces : bovine, ovine, caprine, porcine, avicole, cunicole et apicole.
L’appel à projets, lancé fin mars 2024, comportait deux volets, un ciblant les multiperformances dans les filières d’élevage, l’autre la gestion des effluents d’élevage. Le bilan provisoire, mi mars 2025, fait ressortir près de 600 dossiers déposés sur le Grand Est, dont 568 éligibles, représentant un volume d’investissement de 99 M€, donnant lieu à 27 M€ de subventionnement. Les quatre départements lorrains, pour leur part, ont finalisé 335 dossiers, pour une dépense globale de 65 M€, soutenus à hauteur de 16,7 M€.
Jean-François Bodineau, responsable de l’équipe «Élevage, économie, filières, service multiperformance et transitions agricoles» de la Chambre régionale d’agriculture, explique que l’essentiel des dossiers a porté sur le volet 1, celui de la multiperformance. Les dépenses éligibles se situaient dans une fourchette de 30.000 à 300.000 € (une moyenne de 200.000 € par dossier, mais caractérisée par de fortes amplitudes), avec un taux d’aide de base de 20 %, auquel venaient s’ajouter des majorations 5 % JA ou nouvel agriculteur ; AB, conversion AB ou MAEC "transition des pratiques" ; et 10 % transition élevage changement climatique et montagne.
Gros et petits projets
La filière laitière a, de nouveau, représenté l’essentiel de l’investissement : 42 M€ retenus pour 215 dossiers. Bâtiment, robot de traite, aménagement du logement des vaches, stockage… parmi les dossiers qui reviennent de façon récurrente. Les bovins viande suivent avec 94 projets. Les petits ruminants comptent 11 dossiers (4 ovins viande, 3 ovins lait et 4 caprins). Viennent ensuite des projets "modestes" : 2 porcins, 3 volailles de chair et 6 poules pondeuses. Seuls 30 projets, à l’échelle du Grand Est, ont concerné le second volet, celui des effluents d’élevage.
2024 se présentait comme une année de transition ; il n’y a pas eu de deuxième appel à projets dans le courant de l’année. Le réalisé se situe sensiblement en dessous de 2023, année au cours de laquelle 674 dossiers éligibles avaient été recensés en Grand Est, pour un montant de soutiens de 34,6 M€. À titre de comparaison, le subventionnement 2022 à équivalence de périmètre, avait porté sur 512 dossiers éligibles en Grand Est, à hauteur de 23 M€.