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Adapter l'élevage aux enjeux de demain

« Au Gaec de Grimaneau, les résultats économiques sont en adéquation avec les performances techniques », souligne Laurianne Carbonnaux. Photo : H.Flamant
« Au Gaec de Grimaneau, les résultats économiques sont en adéquation avec les performances techniques », souligne Laurianne Carbonnaux. Photo : H.Flamant

Le jeudi 6 octobre, Seenorest réunissait ses éleveurs adhérents pour une rencontre autour de l’adaptation de l’élevage face aux enjeux de demain. Les échanges ont été suivis par une visite du GAEC de Grimaneau, qui fêtait ses trente ans cette année.

C’est en 1992 que le GAEC de Grimaneau a vu le jour. Il a traversé le temps, les associés ont régulièrement adapté leur stratégie, et aujourd’hui, l’exploitation « trentenaire » affiche de bonnes performances, comme ont pu le constater les participants à la journée du 6 octobre, à Bouvron.

Le GAEC de Grimaneau est géré par quatre associés - Jean-Paul et Marie-Joséphine Louis et Patricia et Jean-Louis Marc - aidés de deux salariés à mi-temps et un apprenti. L’exploitation s’étend sur 227 ha, dont 87 ha de surfaces fourragères et 139 ha de céréales.

Le troupeau compte 125 vaches laitières qui produisent 1,137 millions de litres de lait livrés à Sodiaal. Les associés vendent, en parallèle, 65 taurillons, en moyenne, par an.

Utiliser la ressource locale

Que ce soit pour les fourrages et les concentrés, les associés n’hésitent pas à faire appel à de la ressource locale. En effet, sur les 227 ha que comptent l’exploitation, la part d’herbe est faible et ne suffit pas pour alimenter le troupeau laitier tout au long de l’année. Pour compléter, ils achètent 40 ha de luzerne à 6 km, « toutes les coupes », ainsi que 12 ha d’herbe de première coupe. Ils s’approvisionnent également régulièrement en foin à l’extérieur.

La ration est simple, elle se compose d’ensilage de maïs et d’herbe et 10-12 kg d’un mélange de coproduits qu’ils réalisent eux-mêmes avec leur mélangeuse. « Nous préparons entre 260 et 300 t de mélange pour six mois. Ça nous demande une journée pour le faire ». Le complément est distribué au robot. Les associés ont, en effet, investi dans un robot de traite Boumatic double stalle il y a huit ans. Les vaches y reçoivent du tourteau de colza, du tourteau de colza tanné et du wheetfeed. « 90 % des produits sont issus de la région », indique Jean-Louis. Les vaches produisent, « en ce moment », 34 kg/VL/jour à 41 g/l de taux butyreux, 33 g/l de taux protéique.

Un EBE/produit de 40 %

« Les données économiques  confirment les performances techniques. Les achats externes ne pénalisent pas l’exploitation. L’EBE/produit est de 40 %, ce qui est très bon », analyse Laurianne Carbonnaux, consultante projets et stratégie chez Seenorest, mettant toutefois en garde, « ces résultats sont basés sur des données au 30 septembre 2021 ».

Le coût de production est de 410 euros/1.000 l dont 126 euros/1.000 l de coût alimentaire (alimentation achetée et approvisionnement des surfaces), « soit 30% du coût de production », analyse la consultante. Hors travail, le coût de production s’élève à 318 euros/1.000 l. « Avec un produit total de l’atelier lait de 425 euros, le Gaec dispose de 107 euros/1.000 l pour payer la main d’œuvre. Elle est rémunérée deux Smics par UMO ».