Le mardi 5 décembre 2023, les adhérents du syndicat ovin des Vosges se sont rassemblés à Dounoux à l’occasion de leur assemblée générale annuelle.
La salle de l’auberge du coq était comble. Eleveurs, formateurs, animateurs, commerciaux, GDS et équipes… Tous étaient présents pour faire un point d’étape sur le développement de l’élevage ovin dans le département. A en croire le nombre de projets et l’engagement des éleveurs, cette production, bien que minoritaire dans les Vosges séduit de plus en plus d’éleveurs.
Conjoncture et comptes
Jean-Yves Poirot, président du syndicat ovin des Vosges a d’abord remercié « les personnes qui ont aidé lors du concours de tonte qui a eu lieu à Rambervillers. Malheureusement nous sommes encore trop peu à nous mobiliser pour des actions comme celles-là » regrettait-il. Il a ensuite fait le point sur la conjoncture 2023. Une année «plutôt favorable au niveau du tarif, catastrophique par contre au niveau des charges. Que ce soit au niveau des achats ou de la main d’œuvre, tout a explosé. Au final, les cours sont bons mais le résultat final des exploitations, lui, est en baisse».
Frédéric Antonot, trésorier du syndicat ovin a ensuite présenté les comptes. Le syndicat ovin signe une « petite année », en comparaison des précédentes qui ont vu la mise en place des circuits de vente directe avec les bouchers et les Super U et l’entrée à MOS-Laine en tant que coopérateur. La contribution étant maintenant actée et le chèque prélevé, « les travaux sont lancés ».
Partenariat bouchers/ éleveurs
La filière locale est alimentée par 8 éleveurs pour 1200 agneaux par an. Le partenariat bouchers / éleveurs compte aujourd’hui : 2 Intermarchés, 1 Cora, 6 Super U, 1 restaurant et 1 artisan boucher. Pour Stéphane Richard, membre du bureau le partenariat est prometteur : «à cette heure-ci compte tenu des prix favorables, nous serions presque plus tentés de mettre les agneaux au camion mais, il faut voir cela dans la durée et peut-être que dans quelques années, nous serons heureux d’avoir cette filière-là». En effet, l’ensemble des clients actuels sont satisfaits de ce partenariat et un nouveau Super U a d’ailleurs rejoint le circuit en 2023. «Ce que nous avons aussi remarqué, c’est que la quantité d’agneaux passée tient beaucoup au boucher qui tient le rayon» explique Pascal Tholmer.
Prédateurs
Un nouveau plan loup a vu le jour récemment. Les principales évolutions portent sur les tirs selon Jean-Yves Poirot. «Le nombre de droits de tirs a été simplifié, dans la mesure où les tirs peuvent être demandés à partir de 2 attaques. Les lieutenants de louveterie seront toujours les seuls à avoir le droit d’employer des caméras thermiques sur le fusil mais ils n’auront plus l’obligation d’allumer avant de tirer. Les éleveurs auront aussi droit aux lunettes thermiques sans fusil pour regarder si le loup arrive.» Malgré ces avancées, le président conclut que «le loup est toujours plus protégé que l’éleveur. Cela reste un plan loup et pas un plan de sauvetage de l’élevage». Si le nombre d’attaques est en baisse depuis 2 ans, l’inquiétude ne quitte pas les éleveurs pour autant.
Sur le sujet du lynx, les représentants du syndicat ovin des Vosges ont participé à l’élaboration d’un plan régional. Mais depuis plusieurs mois le projet est à l’arrêt faute de moyens financier. Le parc naturel régional des Vosges du Nord travaille tout de même sur le sujet puisque le lynx serait revenu dans le territoire par le Palatinat en Allemagne.