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Formation chien de troupeau, asseoir son autorité sans écraser

Au-delà des compétences acquises lors de la formation, les participants apprécient son aspect convivial, les moments de partage, et la découverte de différentes fermes. Photo : A.Legendre
Au-delà des compétences acquises lors de la formation, les participants apprécient son aspect convivial, les moments de partage, et la découverte de différentes fermes. Photo : A.Legendre

Les chiens de troupeau sont une aide précieuse en élevage, notamment lors des déplacements de troupeaux ou la contention. Une formation pratique existe pour apprendre à les dresser. Elle est structurée en trois modules indépendants, pour huit jours au total.

Fin septembre, neuf éleveurs et leurs chiens, tous des border collie, dont cinq de la même portée, se sont retrouvés à Basse-sur-le-Rupt, dans les Vosges. Au programme : la huitième et dernière journée d’une formation « dresser son chien de troupeau », qui s'étale sur un an.

En pratique, chaque couple éleveur – chien s’entraine à tour de rôle sur le troupeau. Le formateur, Bruno Banon, prodiguant des conseils et des instructions qui s’adressent autant à l’éleveur en train de travailler qu’à ceux qui le suivront. « Pourquoi le troupeau reste-il à cette place ? », demande le formateur à l’assemblée pendant qu’un chien posté dans la pâture regarde le lot de génisses, à bonne distance. « Parce que le chien est fixe, il ne les dérange pas là où il est, mais elles savent que si elles se déplacent trop, il va les ramener, alors elles restent à cette place, qui leur convient », explique-t-il. 

Investir du temps pour en gagner

Ainsi, les chiens peuvent s’habituer à la fois aux vaches et aux moutons. En effet, comme souvent, le groupe est composé d’éleveurs ovins et bovins, cette fois-ci à part égale. Tous sont en phase : si les journées de formation sont espacées d’un mois chacune, il faut travailler entre temps, pour vraiment progresser : « il faut avoir envie, être prêt à y consacrer du temps, à travailler tous les jours. Cela représente beaucoup d’investissement, mais finalement c’est vraiment un confort de travail et un gain de temps pour l’avenir », illustre Franck, éleveur de brebis en plaine.

Un point de vue sur lequel insiste Bruno Banon : « même si le chien a envie d’y aller, il faut faire attention, le mettre dans de bonnes conditions. Il faut être patient, lui proposer des exercices qu’il peut faire pour ne pas le stresser, commencer par de petits lots puis augmenter la taille progressivement, et toujours être valorisant ». Ce travail sur soi, cette remise en question de leurs pratiques, tous les éleveurs l’ont vécue lors de la formation, qu’ils aient déjà eu un chien de troupeau où qu’ils découvrent cette relation. « J’avais déjà eu des chiens, mais pour celui-là, j’ai eu envie de repartir sur de bonnes bases, de ne pas gâcher les qualités que je décelais en lui », explique Jean-Baptiste. 

Comprendre le chien

"Pour former un chien de troupeau, il faut qu’il se soit déclaré, qu’il ait eu un déclic.  Pour cela, il faut faire bouger les animaux devant lui, et à un moment, il va vouloir les suivre", indique Bruno Banon. Ainsi, l’âge idéal pour démarrer le dressage d’un chien de troupeau se situe autour d’un an. C’est pourquoi Dominique Candau, conseiller à la chambr«e d’agriculture des Vosges, « essaie de démarrer un groupe de formation chaque année, pour ne pas laisser un chien en âge d’être formé sur le carreau ».