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La génomique, un outil puissant pour la sélection

La sélection génomique permet à l’éleveur d’avoir des informations précoces sur les aptitudes futures d’une génisse. Photo : Cniel.
La sélection génomique permet à l’éleveur d’avoir des informations précoces sur les aptitudes futures d’une génisse. Photo : Cniel.

L’apparition de la génomique en 2009 a marqué un tournant dans l’histoire de la sélection animale. Les applications de cette technologie se sont, depuis, développées.

La sélection génomique est apparue il y a dix ans. Les premières applications sur taureaux ont permis d’obtenir des informations plus rapides sur les candidats à la sélection et de réduire les temps de générations. Le génotypage des jeunes veaux mâles est ainsi venu remplacer le testage sur descendance dans les principales races laitières.

Dorénavant, c’est le testage des génisses qui se démocratise, grâce à une diminution du coût du génotypage. L’Institut de l’Elevage estime qu’en moyenne 15% des génisses sont génotypées, ce pourcentage pouvant aller jusqu’à 60% selon les races et les secteurs. Cette démocratisation répond à un double enjeu : réaliser une sélection intra troupeau pour l’éleveur mais également augmenter et renouveler les populations de référence.

Des index aux prédictions fiables

Pour l’éleveur, sélection génomique signifie informations précoces sur les aptitudes futures d’une génisse. Se pose la question de la précision des prédictions réalisées grâce aux index. Sont-ils de bons indicateurs des performances futures ?  La réponse est oui ! Une étude rassemblant 15 400 génisses Prim’Holstein, 7 800 Montbéliardes et 2 800 Normandes génotypées à moins d’un an (2016), et ayant eu leurs premières productions en 2018 et 2019 le confirme. Pour chaque race, les génisses ont été réparties en classes d’index, et leur performance moyenne comparée aux performances attendues. Que ce soit en production laitière, en taux cellulaire, en fertilité, ou en morphologie, on retrouve des écarts entre classes d’index similaires à ce qui était attendu. Par exemple, explique Sophie Mattalia, chef de service à l’Institut de l’Elevage, « on attendait une différence de 1200 kg lait entre les moins bonnes classes et les meilleures, et on a obtenu une différence de 1300 kg lait ».  Cependant, elle précise que pour une même classe d’index, il peut y avoir une variabilité entre les vaches car « la génétique n’explique pas tout ».

Si la génomique s’avère un outil puissant pour la sélection, tous les intervenants insistent sur l’importance d’être vigilant quant à la baisse de diversité génétique, et les problèmes de consanguinité que peuvent impliquer un intervalle de génération plus court.