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Les pouvoirs publics se préparent à une nouvelle pandémie

© Photo DR iStock
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Même si aucun cas de transmission du virus de l’influenza aviaire hautement pathogène (IAHP) à l’homme n’a été observé en France jusqu’à présent, tel n’est pas le cas ailleurs dans le monde. Aux Etats-Unis un nouveau variant du virus est apparu chez les vaches laitières qui s’est transmis à l’homme. 

En matière de contamination humaine par le virus de l’influenza aviaire hautement pathogène (IAHP) « le niveau de risque est faible pour l’homme dans la population générale et faible à modéré pour les individus les plus exposés en France » en particulier les personnes travaillant au sein des élevages de volailles, estiment la Direction générale de la Santé du ministère de la Santé, la Direction générale de l’alimentation du ministère de l’Agriculture et l’Agence nationale de la sécurité sanitaire, de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES), lors d’une conférence de presse commune le 6 février à Paris.

Alors qu’une augmentation des cas de transmission du virus IAHP a été observée au niveau international chez les oiseaux sauvages et les volailles domestiques ainsi que les vaches laitières aux Etats-Unis, les pouvoirs publics se veulent rassurants à ce stade. Aucun cas de transmission du virus à l’homme n’a été observé en France, ni aucune contamination interhumaine. Les pouvoirs publics l’attribuent aux mesures de biosécurité qui ont été prises dans les élevages, à la vaccination contre la grippe saisonnière pour empêcher qu’un virus de grippe d’origine animale se recombine à un virus de la grippe humaine, à la sensibilisation des professionnels aux mesures de prévention et à la surveillance renforcée de l’état de santé des volailles domestiques et des oiseaux sauvages. Surtout la campagne de vaccination obligatoire des canards, lancée en octobre 2023, a été un réel succès avec 62 millions de canards vaccinés. Cette stratégie est reconduite sur la campagne 2024/2025.

Statut indemne mais risque élevé

Ces différentes mesures ont réduit les risques d’exposition. Ainsi alors que 400 foyers de IAHP environ ont été détectés chaque année (avec un pic de 1 400 en 2021/2022) dans les élevages leur nombre s’est réduit drastiquement depuis la mise en place de la vaccination en 2023/2024 et 19 depuis le mois d’octobre 2024. Depuis fin décembre, aucun cas n’est apparu si bien que la France a retrouvé son statut indemne. Ce qui ne veut pas dire que le risque d’apparition et de diffusion de l’épizootie, notamment chez l’homme, est nul, estiment les autorités sanitaires. Elles considèrent au contraire qu’il est élevé, eu égard à la situation internationale. En effet, une nouvelle variante du virus de l’IAHP transmissible à l’homme a émergé dans le monde. 900 cas chez l’homme ont été signalés dans 23 pays depuis une vingtaine d’années, selon l’Organisation mondiale de la santé. Après une première vague dans les années 2000 et 2010 une nouvelle est apparue en 2021 : elle a déjà contaminé 80 personnes. Le dernier cas est apparu au Royaume-Uni fin janvier 2025. L’ANSES, pour sa part, estime que la circulation du virus est soutenue en Amérique du Nord et en Amérique du Sud. Elle s’est même étendue à de nouveaux territoires, l’Antarctique notamment, et à de nouveaux mammifères, les éléphants de mer. 

Les vaches laitières concernées

Aux Etats-Unis, le virus s’est propagé chez les vaches laitières. Les premiers cas dans les élevages bovins sont apparus en mars 2024. Début février 2025 près de 1 000 sites étaient contaminés, dont la grande majorité en Californie. De la vache, le virus est passé à l’homme. Outre Atlantique, le premier cas humain est apparu en avril 2024. Aujourd’hui 67 cas sont signalés dont un s’est révélé mortel. La contamination aurait été provoquée par le contact avec les animaux dans les élevages et par des gouttelettes de lait, la présence du virus ayant été repérée dans la mamelle de la vache puis dans le lait. Jusqu’à présent cependant, les variants de l’IAHP diagnostiqués aux Etats-Unis n’ont pas été découverts en France. Mais les autorités sanitaires se veulent vigilantes et se préparent à son arrivée. Outre la campagne de sensibilisation des professionnels et la poursuite des actions déjà engagées notamment la vaccination des canards, une stratégie de préparation à un risque pandémique se met en place. Ainsi est-il prévu la constitution d’un stock de vaccins pour les personnes qui auraient été en contact avec une personne ou un animal malade, la pré-réservation de vaccins pour anticiper l’émergence d’une pandémie grippale ainsi que la constitution de stocks d’antiviraux pour les personnes malades.

 

Aller plus loin :

> Découvrir l'article de l'ANSES sur l'influença aviaire : risques sanitaires actuels pour les animaux et les hommes