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Une meilleure gestion de l’abreuvement

Les animaux sont présents entre un tiers et deux tiers du temps devant les abreuvoirs.  Photo Hélène Flamant
Les animaux sont présents entre un tiers et deux tiers du temps devant les abreuvoirs. Photo Hélène Flamant

L’eau : une ressource indispensable pour le bien-être et la santé des animaux. Elle est un facteur de production essentiel, en particulier en élevage laitier. Au pâturage, l’éleveur veillera à mettre à disposition une eau de qualité, en quantité suffisante.

L’eau est le premier aliment des animaux. La mise en place d’un abreuvement durable doit être réfléchie pour assurer l’approvisionnement d’une eau de qualité, en quantité suffisante, de manière continue en période estivale.

Les besoins en eau s’élèvent de 55 à 220 litres par jour pour une vache laitière qui produit quotidiennement 23 litres de lait. Quant à la vache allaitante, elle consomme minimum 60 litres d’eau par jour en été, et jusqu’à 115 litres en période de forte chaleur. La consommation varie en fonction du stade physiologique de l’animal, de son stade de lactation et de sa production laitière, le cas échéant. La consommation sera d’autant plus élevée que la ration comporte d’aliments secs, et elle augmente aussi par temps chaud. En période estivale, l’eau ne devrait pas dépasser les 10-15°C.

Un bac d’eau pour deux paddocks

Selon la configuration du parcellaire, les solutions d’abreuvement sont multiples : tonne à eau, bac alimenté par l’eau courante, pompe éolienne ou solaire ou, dans certains cas, les exploitations disposent de ressources naturelles : mare, étang, cours d’eau, puits.

La tonne à eau est généralement privilégiée dans le cas de parcelles sans ressources d’eau à proximité, ou non desservies par des canalisations enterrées. Il faut veiller à ce qu’elle soit propre, et si possible dédiée à cet usage. En fonction de la qualité de l’eau d’origine (réseau, citerne) et de la fréquence d’utilisation, une chloration supplémentaire (pastilles) est recommandée. Ce travail d’astreinte est important et contraignant en main-d’œuvre et frais de mécanisation. En fonction de la configuration du parcellaire, il peut être diminué en investissant dans des canalisations approvisionnant directement les pâtures depuis la ferme.

Dans le cas du bac alimenté par l’eau courante, il faut prévoir un débit suffisant. Une vache boit 10 à 20 litres d’eau par minute : les abreuvoirs doivent donc avoir un débit de 20 l/minute pour satisfaire ce besoin. Une vache laitière passe, au total, 20 à 40 minutes par jour à boire. Par ailleurs, un bac d’eau pour deux paddocks est un minimum pour les bovins lait à la pâture. Il est préférable d’éloigner les points d’abreuvement de l’entrée pour mieux répartir les bouses et le piétinement. Et l’abreuvoir doit être placé sur une zone pas ou peu ombragée, afin que les animaux dominants ne monopolisent pas l’accès. Il est également préférable de poser l’abreuvoir sur un sol stabilisé en géotextile plus concassé, et de choisir un équipement facilement nettoyable. Les bacs doivent être nettoyés une fois par semaine.

Si l’eau provient d’une source, il est recommandé d’ombrager la source et de protéger son alimentation par une clôture, voire une bande enherbée ou une haie (en cas de pente notamment) pour filtrer le ruissellement.

Autre point d’attention : il faut compter maximum 200 m entre le site d’abreuvement et le point de la parcelle le plus éloigné. S’il y a plus de 500 m entre la zone de pâturage et le site d’abreuvement, les vaches négligeront le pâturage et demeureront près du bassin.

Surveiller la qualité de l’eau

Au-delà de la quantité d’eau, ce qui est essentiel pour que la vache l’assimile bien est sa qualité.

Elle a un impact sur l’ensemble de la physiologie. Il vaut mieux peu d’eau propre que beaucoup d’eau sale. Les vaches sont très sensibles à la qualité gustative de l’eau : une mauvaise odeur et un mauvais goût limitent la consommation.

Certains minéraux peuvent impacter le goût de l’eau et contribuer à en réduire l’ingestion : soufre, chlore, fer, manganèse ; la présence de bouses dans l’eau d’abreuvement peut également avoir un impact : à partir de 0,25 % de bouses, la consommation diminue ; attention aussi à la présence d’algues qui peut également contribuer à réduire la consommation.

 

Source : «Guide de l’abreuvement pour une meilleure utilisation des ressources naturelles et un abreuvement responsable» disponible en ligne.