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L’opération Black fumier continue de frapper

 Devant l’entrée du Leclerc de Bruyères, un parc temporaire accueillait deux vaches photo Gabriel Hertschuh
Devant l’entrée du Leclerc de Bruyères, un parc temporaire accueillait deux vaches photo Gabriel Hertschuh

Le samedi 26 février, une quarantaine d’agriculteurs ont manifesté pour défendre la loi EGAlim 2. La cible de la manifestation était cette fois-ci le Leclerc de Bruyères.

Le Leclerc de Bruyères, à la suite de ses équivalents de Golbey, Saint-Dié-des-Vosges et Contrexéville a eu droit à la visite des exploitants. Le samedi matin, dès 9h30,15 tracteurs et environ 40 agriculteurs ont déversé leurs bennes de fumiers sur le parking de l’hypermarché. A l’entrée, un parc avait aussi été improvisé pour accueillir des vaches. Malgré la surprise occasionnée par ces amas de paille et de fumier qui recouvraient le sol de l’enseigne, les consommateurs affichaient pour la plupart leur soutien aux agriculteurs.

Des négociations serrées et une situation qui ne peut plus durer

Le PDG du Leclerc de Bruyères, Yohann Barret, a accepté de recevoir la délégation de représentants syndicaux composée d’Emile Thomas, délégué cantonal de Rambervilliers de la FDSEA des Vosges et de Victorien Lambert, président des JA des Vosges. Selon ce dernier : « Le PDG du Leclerc de Bruyères disait ne pas comprendre pourquoi on était là. Selon lui Leclerc applique la loi EGAlim 2. C’est à se demander s’il se moque de nous quand on voit les publicités faites par l’enseigne. Il dit s’engager auprès des producteurs locaux. C’est vrai qu’il travaille avec l’APAL sur la viande charolaise mais qu’est-ce que cela peut bien représenter dans son chiffre d’affaire ? 2% ? Même pas.» Le président des JA des Vosges poursuit : «contrairement à d’autres enseignes, Leclerc ne fait pas de contrats tripartites. S’il veut vraiment faire travailler les producteurs locaux, pourquoi alors ne négocie-t-il pas directement avec des acteurs vosgiens comme l’Ermitage pour les fromages ? Lorsque je l’ai interrogé là-dessus, il a reconnu qu’il passait par une centrale d’achat pour acheter les fromages de l’Ermitage. Il dit être engagé pour les producteurs locaux mais ses actions le contredisent.» L’apparente surprise du gérant de l’enseigne a été interprétée comme une mauvaise foi renouvelée de Leclerc. Le PDG, à la tête de l’enseigne de Bruyères depuis six mois a dit qu’il pensait déjà être engagé auprès des exploitants locaux et ne comprenait pas pourquoi les agriculteurs étaient venus manifester devant son enseigne. Selon Victorien Lambert «il essaye d’acheter la paix en négociant avec un minimum de producteurs locaux, mais ce n’est pas suffisant. EGAlim 2 doit être appliquée pour tous.»