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Plus de 200 tracteurs pour une manifestation d’ampleur

(De G. à D.) Germain Blaise, co-président des JA 88, Philippe Clément, président de la FDSEA 88, Arnaud Rousseau, président de la FNSEA et Nicolas Lallemand, co-président de la FDSEA 88 photo : Marion Falibois
(De G. à D.) Germain Blaise, co-président des JA 88, Philippe Clément, président de la FDSEA 88, Arnaud Rousseau, président de la FNSEA et Nicolas Lallemand, co-président de la FDSEA 88 photo : Marion Falibois

Le jeudi 2 novembre, la préfecture d’Epinal a été encerclée par quelques 200 tracteurs et 400 personnes. Tous étaient venus réclamer auprès de la représentante de l’Etat de la cohérence entre les discours et les actes tant sur le sujet de la souveraineté alimentaire que sur celui de la transition écologique.

Dès 10h30, dans un concert de klaxons et de moteurs, les tracteurs convergeaient vers le centre-ville d’Epinal. Les agriculteurs et OPA vosgiens ont répondus favorablement à l’appel de la FDSEA et des JA des Vosges. Ils étaient nombreux à manifester leur mécontentement d’abord au pied de la préfecture, mais aussi dans les rayons des GMS environnants au cours d’un opération de stickage.

Démonstration de force

Au pied de la préfecture, entre les tracteurs et les chapiteaux, le président de la FNSEA, Arnaud Rousseau et les présidents départementaux des Jeunes Agriculteurs et de la FDSEA des Vosges ont pris la parole. D’abord pour remercier l’ensemble des agriculteurs qui avaient fait le déplacement : « un grand merci à toutes et à tous pour cette mobilisation. Nous avons aujourd’hui plus de 200 tracteurs qui sont présents et un bon nombre d’agriculteurs venus de tout le département. Cela prouve bien qu’il y a un malaise » constatait Philippe Clément. Les OPA s’étaient également mobilisés aux côtés des exploitants vosgiens. Nicolas Lallemand co-président des JA 88 a tenu à les saluer : «je remercie les personnes qui nous soutiennent. Nous avons des OPA, des marchands de matériel agricole et des élus qui se sont joints à nous. Cela montre aussi que lorsque nous nous battons pour l’agriculture, nous nous battons aussi pour les filières qui en découlent et les emplois qu’il y a derrière».

Il n’y avait pas eu autant de tracteurs et d’agriculteurs dans une manifestation vosgienne depuis 2019. Pour autant, la mobilisation s’est déroulée dans les meilleures conditions. «Un grand merci pour votre tenue, nous avons décidé de faire une manifestation digne. Nous sommes là pour nous faire entendre et pour dire à nos concitoyens de nous faire confiance et que si leur assiette est remplie trois fois par jour c’est parce que les paysans que nous sommes font bien leur boulot» rappelait le président de la FDSEA.  Un point sur lequel l’a rejoint Germain Blaise, co-président des JA 88. «Félicitations pour votre mobilisation et pour votre attitude. Nous voulons montrer que nous ne sommes pas là pour tout casser. Cela renforce d’avoir une manifestation qui se passe aussi bien. Nous savons nous tenir, nous avons des revendications qui sont légitimes et nous comptons bien les faire entendre».

Non à l’importation sans réciprocité des normes

Comme principale source de colère pour les producteurs : les incohérences entre les discours des pouvoirs publics et leurs actes. La souveraineté alimentaire française si souvent avancée est pourtant mise à mal par l’importation et la multiplication des accords de libre-échange. «Si nous regardons les chiffres aujourd’hui, nous importons 6 légumes sur 10, 5 poulets sur 10, 25 % de la viande bovine et 25 % de la viande porcine. A un moment il va falloir dire stop» alertait le président de la FDSEA.

Autre inquiétude : la filière biologique qui rencontre de grandes difficultés comme l’a rappelé Philippe Clément. «Nous avons entendu parler de surproduction laitière en agriculture biologique mais parlons plutôt de sous-consommation. Il a été demandé aux agriculteurs de s’engager dans une transition écologique, bon nombre d’agriculteurs on prit ce chemin là et, aujourd’hui, faute de consommation, la rémunération n’est pas en face». Et ce n’est pas la seule limite rencontrée par le verdissement des exploitations selon Germain Blaise. «Nous voulons bien opérer ces transitions, seulement elles ont un coût et ce n’est pas seulement aux agriculteurs de les supporter. Des exploitants se sont engagés dans des MAE et respectent un cahier des charges strict en ce sens. Pourtant aujourd’hui on nous dit que l’enveloppe est insuffisante pour payer tous ceux qui se sont engagés. Le gouvernement doit mettre les enveloppes qu’il faut en face des promesses qu’il fait et s’y tenir».

La pailleuse tournait à plein régime devant la préfecture photo : Marion Falibois
La pailleuse tournait à plein régime devant la préfecture photo : Marion Falibois