Le Leclerc de Golbey a été la cible du mécontentement des agriculteurs. Ils ont manifesté ce vendredi 4 février, face au non respect de la loi EGAlim2. Sur le parking de l’hypermarché, ils étaient 80 agriculteurs et 15 tracteurs à déverser colère et bennes de fumier.
Le 24 janvier Michel-Edouard Leclerc annonçait sur BFM TV que Leclerc «ne sera pas le mouton noir de la loi EGAlim. Nous respecterons le revenu des agriculteurs.» Pourtant ces derniers ne décolèrent pas. Il y a un an déjà ils étaient au même endroit pour les mêmes raisons. Selon eux, rien n’a changé : les distributeurs favorisent un prix de vente le plus bas possible pour le consommateur alors que, du côté des producteurs, le prix des charges ne cesse d’augmenter. «Malheureusement on se sent obligés de revenir ici tous les ans, cela ne devrait pas être le cas. Aujourd’hui, il y a une loi qui est censée nous protéger, il faut qu’elle soit mise en œuvre» rappelle Philippe Clément, président de la FDSEA des Vosges. «On est là pour dire stop à tout ça. On est là pour rencontrer les dirigeants du Leclerc, pour qu’ils fassent remonter ça au niveau national» ajoute Victorien Lambert, président des JA des Vosges.
Pour l’occasion, ce sont 15 tracteurs et manuscopiques qui sont arrivés aux alentours de 9h sur le parking de l’hypermarché. Après s’être répartis aux différentes entrées, ils ont déversé le contenu de leurs bennes sur les ronds-points et devant l’entrée du magasin.
Flambée des charges
«Les charges flambent et les distributeurs regardent ailleurs» affirmaient les JA et la FNSEA dans leur communiqué de presse commun du 20 janvier. Face à l’inaction des grandes enseignes qui refusent d’appliquer la loi EGAlim 2, pourtant entrée en vigueur depuis le 1er janvier, agriculteurs Vosgiens et syndicats haussent le ton. «On a des coûts de production qui explosent et on ne peut pas rester sans rien faire face à des enseignes qui se disent travailler pour le consommateur» affirme Philippe Clément. Promulguée le 18 octobre, cette loi a pour vocation de conforter le revenu des agriculteurs en répartissant plus justement la valeur ajoutée dans la filière agricole. Pour sécuriser un prix «agricole» tout au long de la chaîne de distribution, le prix d’achat des produits doit être fixé dans un contrat commercial ou coopératif. Ce dernier a pour but de déterminer un prix minimal du produit en fonction des charges liées à la production.
Dans un contexte inflationniste global, les agriculteurs comme les consommateurs subissent l’augmentation des prix des charges. Mais les producteurs rencontrent aussi des difficultés face à la forte hausse des prix des matières premières. Selon Christiane Lambert, présidente de la FNSEA : «le coût de l'alimentation de nos animaux a augmenté de 13% en moyenne. l'énergie a augmenté de 39%, les engrais 79%.» Malgré cette augmentation alarmante des taux de production, le prix d'achat des produits de son côté, ne s’en trouve que très peu changé.