La filière bois est une filière incontournable du territoire. Avec 33% du territoire boisé, le Grand Est est la quatrième région la plus boisée de France.
Au niveau régional «ce sont 27 collaborateurs des Chambres d’Agriculture qui sont mobilisés sur la forêt et sur le programme valorisation et bois des territoires» soulignait Jérôme Mathieu, président de la Chambre d’Agriculture des Vosges. A l’occasion de la session chambre du lundi 20 mars, David Rozenfarb, responsable communication de l’association FIBOIS Grand Est et Cyril Vitu, ingénieur Vosges du CNPF (Centre National de la Propriété Forestière) ont délivré une présentation sur l’actualité de la filière.
Panorama de la filière
En termes d’usage, le bois du Grand Est se répartit de la manière suivante : 43% est destiné au bois d’œuvre (marchés de l’ameublement, de l’agencement, de l’emballage et du bâtiment), 29% au bois d’industrie (papier, carton, impression, bâtiment et ameublement). Enfin, 28% du bois est destiné à l’énergie ce qui en fait la première source d’énergie renouvelable de la région. Le bois représente la première énergie renouvelable du Grand Est «22% des ménages du Grand Est se chauffent au bois. Une part qui tend à s’accroître car même si le bois a subi une augmentation de son coût, reste bien inférieur aux autres ressources énergétiques».
C’est aussi un employeur majeur «la filière bois en Grand Est est composée de plus de 10 000 entreprises et 50 000 emplois salariés» annonçait David Rosenfarb.
Le département Vosgien se démarque particulièrement car «il concentre sur son territoire plus de 50% de l’espace forestier et avec lui l’ensemble des formations des métiers de la forêt et du bois».
La récolte de bois en Grand Est reste assez stable «pour autant nous savons qu’avec le réchauffement climatique elle a été impactée par des phénomènes biologiques et sanitaires notamment les scolytes».
Pour le marché du bois : «le résineux est principalement destiné au bâtiment et à la construction et la production des scieries françaises couvre entre 60% et 70% des besoins nationaux.» Le reste est donc importé principalement d’Allemagne ou d’Autriche. «Les feuillus sont utilisés pour l’aménagement et le mobilier d’intérieur cela représente en 80 et 85% de l’exportation vers les pays Asiatiques ou du Maghreb». La balance commerciale au niveau national est très mauvaise avec 8,6 milliards de déficit, ce qui s’explique en grande partie par l’importation de la pâte à papier qui n’est plus produite sur le territoire et importée et l’ameublement principalement d’Asie.
Selon la stratégie nationale bas carbone, en 2050, 63% du stockage carbone sera effectué grâce aux forêts et aux produits bois. «Nous avons intérêt à développer la forêt, à l’entretenir et à la gérer. Il y a cependant quelques points d’alerte et des dangers comme les crises sanitaires mais aussi le déséquilibre forêt-gibier, particulièrement présent dans la région notamment les ongulés qui mangent les jeunes arbres qui n’ont pas le temps de se développer. Il y a aussi un problème de ramassage de glands car les pépiniéristes passent souvent après les sangliers qui en ont déjà mangé une bonne partie» soulignait le représentant de FIBOIS.