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Première session Chambre de 2023

(De G. à D.) Anne-Marie Vieu, directrice de la Chambre d’Agriculture des Vosges, Jérôme Mathieu, président de la Chambre d’Agriculture des Vosges, Valérie Michel-Moreaux, préfète des Vosges, Daniel Gremillet, sénateur des Vosges et conseiller régional ©Am
(De G. à D.) Anne-Marie Vieu, directrice de la Chambre d’Agriculture des Vosges, Jérôme Mathieu, président de la Chambre d’Agriculture des Vosges, Valérie Michel-Moreaux, préfète des Vosges, Daniel Gremillet, sénateur des Vosges et conseiller régional ©Am

Le lundi 20 mars dans la salle Michel Boyé se déroulait la session de printemps de la Chambre d’Agriculture.

Pour assister à cette session, Valérie Michel-Moreaux, préfète des Vosges, accompagnée de Laurent Marcos, directeur de la DDT et Daniel Gremillet, conseiller régional et sénateur des Vosges se sont joints aux représentants syndicaux, membres des OPA et exploitants présents ce jour-là.

L’agriculture est face à de nombreux défis

Jérôme Mathieu, président de la Chambre d’Agriculture des Vosges a rappelé à l’audience les nombreux défis rencontrés par la filière : « l’alimentation avec l’inflation et l’augmentation des charges sur nos exploitations, il faut aussi rappeler qu’il existe des boucliers notamment sur l’énergie qu’il ne faut pas hésiter à solliciter. Autre défi : l’énergie, nous avons une carte à jouer sur le déploiement du photovoltaïque et de l’agrivoltaïque tout en gardant de vraies activités agricoles sur le terrain. Des défis nous attendent aussi sur l’alimentation de proximité. Nous parlons beaucoup de circuits courts et de l’agriculture biologique. Il faut savoir garder la tête froide. Nous avons développé un certain nombre d’outils collectifs de transformation dans les Vosges et nous ne pouvons pas les jeter à la benne sous prétexte de cette évolution des cours. Il est important de regarder sur du long terme et c’est aussi valable pour l’agriculture biologique. Enfin, nous devons continuer à avancer sur les problématiques de dégâts de gibier ainsi que sur le droit à l’erreur dans toutes les procédures numériques.»

Point sur la conjoncture

Rémi Georgel, conseiller de la Chambre d’Agriculture a présenté des éléments de contexte. «L’inflation reste soutenue en France mais reste quand même plus limitée que dans le reste de l’Union européenne. L’indice général se maintient à +7% en France contre +8,5% dans le reste de l’UE et sur les produits alimentaires, l’inflation se maintient à + 12,9% en France contre + 16% dans le reste de l’Union européenne. D’un point de vue agroclimatique le début d’année sec n’a pas compris les cultures à court terme mais nous restons vigilants.» Il a ensuite fait un point sur les principaux marchés : « sur grandes cultures, les cours sont orientés à la baisse, aussi bien en céréales qu’en oléoprotéagineux. 

En bovins lait, la production laitière marque un léger recul malgré un prix du lait incitatif. Cela s’explique par l’impact de la sécheresse 2022 et de la décapitalisation du cheptel laitier (-2,2% par rapport à 2021) et une baisse aussi du nombre de livreur (-4,8% par rapport à 2021). Le prix du lait était en augmentation en 2022 (+25%), la consommation des ménages se maintient sauf pour le beurre, le lait et les desserts frais.

Sur le lait bio, le ralentissement de la collecte se poursuit avec un prix en légère progression mais un taux de déclassement important qui atteint les +15% et +40%. Le plus gros point d’inquiétude réside dans le décrochage de la consommation et cela se ressent dans le rythme des déconversions qui pourrait s’accélérer en 2023.

Sur la viande, l’offre limitée permet de soutenir les prix mais la décapitalisation se poursuit avec -3% en effectif VA -2,2% en effectif VL par rapport à 2021. On note aussi une diminution de la production de JB qui sont fortement rechercher pour faire tourner les outils. La consommation intérieure, elle, se maintient mais nous notons l’inquiétante diminution de produits origine France sur les étals faute de disponibilité. Les importations de leur côté ont progressé de 23% en volume en 2022 par rapport à 2021 et en vient aujourd’hui à représenter 26% des disponibilités de viande en France. Enfin, les cours sont soutenus pour l’offre des broutards à l’export.

En ovin, malgré une baisse saisonnière des cours, ils se maintiennent en raison de l’offre limitée. Mais, comme pour la viande bovine, tout cela laisse la porte ouverte aux importations notamment de Nouvelle-Zélande qui sont en augmentation de +22% par rapport à 2021.

Enfin, sur les intrants, l’indice IPAMPA s’est stabilisé mais reste à un niveau élevé avec +16% en 2022 par rapport à 2021.»