Le 12 juillet au GAEC d’Aydoilles, la Chambre d’Agriculture organisait le traditionnel bilan de mi-parcours des moissons 2023.
Bien que le bilan soit moins inquiétant que celui de l’année dernière, certains points de réserve persistent.
Présentation de l’exploitation
Pierre Douchet, associé du GAEC d’Aydoilles, a présenté l’exploitation : « nous sommes quatre associés sur l’exploitation : Léa Galmiche, Philippe Dubois et Rémi Benoit. Nous avons aussi quatre salariés qui nous accompagnent au quotidien : Nicolas, Yannis, Lucas et Gabriel. Notre exploitation polyculture élevage a quand même une grosse dominante d’élevage. La SAU est de 650 ha avec 500 ha de terres labourables. Chaque année nous moissonnons à peu près 280 ha et environ 200 ha de maïs, une surface qui a eu plutôt tendance à augmenter au fil du temps. En plus de l’exploitation nous avons aussi un site de méthanisation depuis une dizaine d’année ». Au sujet de la place de la méthanisation dans l’exploitation il ajoute : « une des caractéristiques de notre installation de méthanisation c’est qu’elle nous permet de valoriser ce qui en ressort et de venir contrebalancer notre facture d’engrais avec une économie qui est de l’ordre de 30 à 40% de réduction du coût des engrais sur l’exploitation. La valorisation du digestat nous permet de limiter les charges ».
Jérôme Mathieu, président de la Chambre d’Agriculture des Vosges a souligné que : « Il est important de dire qu’à l’origine cette exploitation est issue d’un regroupement d’exploitations pour pouvoir gérer des investissements importants générés par l’élevage et gérer la main d’œuvre également. Cette exploitation fait travailler 8 personnes au total. Une exploitation traditionnelle des Vosges en polyculture élevage avec une grosse dominante d’élevage et intégré à l’exploitation un site de méthanisation qui valorise en priorité et en majorité les effluents d’élevage. C’est bien une prolongation de l’exploitation agricole qui permet de produire de l’électricité ».
Inquiétudes pour l’élevage
Rémi Benoit, associé du GAEC d’Aydoilles a tenu à souligner les contraintes particulières qui pèsent sur l’élevage. « Par rapport à l’élevage, je voudrais ajouter qu’il représente ici 80% du chiffre d’affaires. Malheureusement, nos stocks diminuent de façon constante et de plus en plus forte. Il y a encore trois ans de cela nous avions un silo d’avance maintenant nous n’avons plus rien. Du fait de la sécheresse, du fait des aléas sangliers et corbeaux aussi. Les solutions, si nous pouvons les appeler ainsi, consistent à s’acclimater en semant de plus en plus de fourrages : de l’herbe, de la luzerne et du maïs pour pouvoir combler ces stocks mais chaque année nous faisons face à une nouvelle difficulté ». Il ajoute : « les achats sont compliqués. Le prix de la paille a doublé en sept ans, cela devient un calvaire. Imaginez, nous achetons 800 T de paille à l’année et nous ne produisons rien de plus avec. Pourtant, la paille il la faut, il faut que les animaux soient propres. Quand on parle de bien-être animal, la paille est importante pour que les animaux restent propres. Au sujet du bien-être animal en élevage, je voudrais ajouter que sur l’exploitation, cela fait déjà huit ans que nous avons installé des brasseurs dans le bâtiment des vaches laitières. Depuis, nous avons dû investir près de 100 000 € pour la ventilation que ce soit avec des brasseur, des rideaux etc. Nous n’avons attendu personnes pour nous dire ce qu’il fallait faire pour le bien-être de nos animaux. Ce sont nos animaux qui nous ont dicté ce qu’il leur fallait et nous essayons de les écouter au mieux ».