La nouvelle Commission européenne désignée

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen a dévoilé, le 17 septembre, la composition de sa nouvelle équipe. Le Luxembourgeois, Christophe Hansen, devient commissaire à l’Agriculture et à l’alimentation. En ligne de mire, les négociations pour la prochaine PAC. 

Avec onze femmes sur 27 commissaires (un par pays), la Commission européenne ne parvient pas à la pleine parité (40). Mais avec Ursula von der Leyen comme président et quatre vice-présidences sur six, les femmes tiennent des postes clés et rééquilibrent ce « déficit » apparent. Cependant, le signe attendu par les organisations agricoles françaises et européennes n’a pas été donné par Bruxelles. Le commissaire européen à l’Agriculture ne sera pas vice-président de la Commission comme le réclamaient notamment la FNSEA, Jeunes Agriculteurs et le Copa. C’est le Luxembourgeois Christophe Hansen (lire encadré) qui reprend le portefeuille du Polonais Janusz Wojciechowski, qui après avoir succédé en 2019 à Phil Hogan, est resté en poste pendant cinq ans. « Il aura la tâche de donner vie au rapport et recommandations du dialogue stratégique et [...] élaborera une vision pour l'agriculture et l'alimentation dans les cent premiers jours du mandat », a indiqué Ursula von der Leyen lors de la présentation du Collège des commissaires. Cette nomination est « une bonne nouvelle » a réagi le président de la FNSEA, Arnaud Rousseau, lors d’une conférence de presse sur le Space à Rennes. Les deux hommes se sont « croisés quelques fois », dans les couloirs du Parlement européen. « Christophe Hansen connaît les arcanes » de l’hémicycle strasbourgeois, est « déjà au fait des questions agricoles pour avoir travaillé sur ce sujet ». Surtout, « C’est un pays où l’agriculture n’est pas un secteur central, ce qui fait qu’il n’ira pas tirer la couverture à lui et devrait jouer l’intérêt général », a-t-il ajouté. Dernier avantage selon le président de la FNSEA pour la nomination de Christophe Hansen : le fait qu’il soit issu du PPE « un parti qui pèse beaucoup dans le Parlement européen que celui de son prédécesseur ». Pour autant, pas de blanc-seing de la part de la FNSEA qui « ne connaît pas sa stratégie agricole».

Bien-être animal, résilience hydrique

C’est aussi un saut dans l’inconnu pour le nouveau poste de Commissaire à la Santé et au bien-être animal qui revient au Hongrois Olivér Várhelyi (lire encadré). Commissaire à l’élargissement et la politique européenne de voisinage, depuis 2019, il hérite de ce nouveau portefeuille dont les contours sont clairement identifiés mais le contenu encore très flou. Quel sera son périmètre ? Tous les animaux d’élevage, de compagnie ? Quelle articulation avec le commissaire à l’Agriculture et celui chargé de l’Environnement ? Tout juste Ursula von der Leyen a-t-elle mentionné le fait « qu’il sera responsable de la construction de l'Union européenne de la santé et la poursuite du travail sur la lutte contre le cancer et sur la santé préventive », en lien donc avec l’alimentation et in fine, la production agricole. Les agriculteurs suivront aussi avec grand intérêt les travaux qui seront commis par la Suédoise Jessika Roswall, commissaire à l’Environnement, à la résilience hydrique et à l’économie circulaire compétitive « elle dirigera les travaux sur la résilience en matière d'eau, ce qui est une grande priorité pour les années à venir », a précisé la présidente de la Commission. Les mêmes agriculteurs auront aussi un œil sur le Néerlandais Wopke Hoekstra, qui conserve son maroquin de commissaire à l’Action pour le climat, auxquels s’adjoignent deux nouveaux dossiers : la neutralité carbone et la croissance propre sachant qu’il est « aussi responsable de la fiscalité » qui pèsera sur ce secteur. Ce qui pourrait avoir un impact direct et indirect avec la sphère agricole.  Il reste cependant une dernière étape à franchir pour que tout ce monde se mette au travail : que l’ensemble des commissaires voient leur nomination confirmée par le vote des parlementaires européens. C'est avec eux que les agriculteurs français et européens négocieront la prochaine Politique agricole commune (PAC).