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Bac pro SAPAT : Apprendre le vivre-ensemble

Aurore Stoeckel, élève en Bac pro SAPAT à la MFR de Saint-Dié ©Mélanie BECKER
Aurore Stoeckel, élève en Bac pro SAPAT à la MFR de Saint-Dié ©Mélanie BECKER

Après une expérience en collège général puis en MFR spécialisée dans le domaine équin, Aurore Stoeckel a intégré le Bac pro SAPAT à la MFR de Saint-Dié.

Présentez-vous
Aurore Stoeckel : J'ai 18 ans et je suis actuellement en Bac pro services aux personnes et animation dans les territoires (SAPAT).

Quel est votre parcours scolaire ? 
A. S. : J’étais dans un collège général jusqu'à la cinquième. Ensuite, je suis allée à la MFR de Ramonchamp, spécialisé en équin car, au début, je pensais vouloir travailler avec les chevaux. Mais, grâce aux stages qui étaient proposés, j'ai pu voir un autre public, il s’agissait des enfants. C’est ce stage qui m’a donné envie de me tourner vers la filière du service à la personne.

Présentez votre formation
A. S. : Ma formation touche à tout ce qui concerne le travail avec des personnes, dans les EPAD par exemple. Mais aussi à l'animation, en travaillant dans des lieux tels que les offices de tourisme ou les musées.

Parlez-nous de l’ambiance en dehors des cours
A. S. : L’ambiance est très familiale. Ce qui m'a beaucoup aidé, c'est le fait que les formateurs soient avec nous, pour nous aider, pendant les cours mais aussi pendant les veillées. Et puis, on est des classes plus petites, donc ça nous permet, aussi, de mieux travailler et d'avoir de meilleures explications.

Et puis au fur et à mesure, en grandissant, nous avons plus de compassion, de compréhension et d'amitié qui se forment entre camarades. Dans ma classe, on est huit terminales donc pour certaines matières nous sommes mélangés avec les cinq élèves de première et cela se passe très bien.

Quelles sont les matières différentes par rapport à un bac général ?
A. S. : Alors en premier on a l’SESG, qui nous prépare à vivre dans la vie active. Ensuite, on a la biologie pour laquelle nous avons des cours plus complexes qu’en général. On a aussi nutrition, où l’on apprend, par exemple, à faire un menu pour des personnes qui ont du diabète, des personnes âgées qui bougent, des personnes âgées qui ne bougent pas, des personnes en fauteuil roulant. Enfin, on a ACV qui signifie accompagnement de vie. Dans cette matière, on travaille, par exemple, sur l’aménagement des logements.

Quelles sont vos matières préférées ?
A. S. : Comme dirait mon grand-père, je suis une littéraire, donc mes matières préférées sont l'histoire et le français. J’aime aussi beaucoup la biologie et la nutrition.

Parlez-nous de vos stages / Présentez votre lieu d’apprentissage
A. S. : En terminale, on a un stage examen qui est sur toute l'année et deux stages ouverture : un premier de deux semaines et un autre de quatre semaines. Ceux-ci, nous permettent de voire d’autres choses pour éventuellement nous aider à choisir notre orientation.

Personnellement, je fais mon stage examen dans un institut médicoéducatif (IME) avec des enfants en situation de handicap. Au début, j'appréhendais énormément ces personnes, cela me faisait peur. Mais, au final, j'ai eu un gros coup de cœur pour ce domaine et je sais que je voudrais y travailler.

Il y a aussi des stages qui m’ont permis de voir que certains métiers ne me correspondaient pas. J’ai fait un stage en crèche que je n’ai pas trop aimé car je suis quelqu'un qui me lasse très vite. J'ai donc besoin que chaque jour soit différent. C'est ce que j'aime bien avec le public en situation handicap car je ne sais jamais comment un enfant va réagir le lendemain. De même, au début, je voulais faire un apprentissage dans un périscolaire, mais, pour cela, il faut faire des activités. Dans un institut on leur apprend plutôt à vivre de manière autonome. Cela m'attire plus que l'animation.

Quels sont les points forts de votre formation ?
A. S. : Les points forts c'est déjà d'apprendre à vivre en communauté mais aussi à comprendre les réactions de chacun. Cela nous apporte une ouverture d’esprit. De plus, ce qui est bien avec les stages, c'est que ça nous met vraiment les pieds dans la vie professionnelle donc on trouve généralement plus facilement un travail par la suite. Personnellement, grâce à un stage Erasmus obligatoire, dans un IME pour adulte en Belgique, j’ai déjà une promesse d’embauche.

Quels sont vos projets pour l’avenir ?
A. S. : L'année prochaine, si j'ai mon bac, j’aimerais aller étudier dans une école supérieure à Strasbourg qui s'appelle l’ESEIS, Ecole Supérieure Européenne de l'Intervention Sociale, pour devenir monitrice éducatrice et travailler avec les enfants en situation de handicap. Par la suite, j'aimerais partir six mois en Afrique pour aider dans un orphelinat et après revenir et commencer ma vie professionnelle et privée en France.

Comment voyez-vous votre métier demain ?
A. S. : On se rend compte au fur et à mesure qu'il y a beaucoup moins de personnes qui veulent travailler dans le social parce que c'est un travail assez compliqué mentalement et physiquement et que la paye ne suit pas non plus forcément. De plus, c'est assez compliqué de trouver des hommes qui veulent effectuer ce genre de métier.

Que diriez-vous à quelqu’un qui hésite à faire ce métier ?
A. S. : Alors, déjà, je leur expliquerais qu'il ne faut pas avoir peur, que c'est un public extraordinaire et très attachant. Et puis, c'est toujours agréable de voir la progression d'un jeune dont on s'occupe. Ca fait chaud au cœur de voir qu’on peut les aider à surmonter leurs difficultés.