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Adapter la vitesse des engins agricoles

«En tant que responsable agricole, mon devoir est de porter l’attention sur de potentielles évolutions qui nous guettent et plus particulièrement sur la circulation des engins agricoles. Je suis souvent interpellé au sujet de la vitesse des engins agricoles par les ruraux et les élus, qui souhaitent éviter tout potentiel accident au sein de nos villages. Nos concitoyens estiment que les engins agricoles vont parfois un peu trop vite, ce à quoi nous ne pouvons pas répondre par la négative car, effectivement, reconnaissons que nous roulons aujourd’hui plus vite que ces dernières années. Mon rôle de président est de relayer ces mises en garde, d’autant plus que nous sommes dans un pays où l’on réagit de plus en plus souvent par l’émotion dans le feu de l’action.

Certes, nous devons cohabiter tous ensemble, mais nous devons aussi entendre les craintes et savoir nous adapter. S’il devait y avoir un drame, ou si les citoyens de nos campagnes venaient à montrer au créneau concernant la vitesse des engins agricoles, on risque de voir arriver des aménagements routiers qui entraveraient notre circulation. De même, la législation pourrait évoluer pour tendre vers l’obligation pour les agriculteurs de passer le permis poids lourds. Gardons la capacité de dire que les agriculteurs n’ont pas besoin de passer le permis poids lourds. Tout cela aurait pour conséquence d’entraver notre travail au quotidien. Soyons donc vigilants !

Loin de moi l’idée, ni l’envie, d’être moralisateur. Etant moi-même agriculteur, il m’arrive certainement d’aller un peu trop vite dans les villages. Il y a 15 ans, par exemple, j’ai eu un accident avec un engin de levage à la sortie d’un village. J’ai fait un tonneau avec une remorque de foin à cause d’une rupture de frein. Heureusement, je n’étais pas au milieu du village car cela aurait pu être dramatique avec de la vitesse. Le conseil que j’ai à donner lorsque l’on traverse un village, c’est de lever un peu le pied. D’autant plus que l’on se rend compte à la fin de la journée que cela ne nous aura pas fait gagner beaucoup de temps. Nous ne pouvons plus faire ce que nous faisions il y a encore quelques années, nos engins sont plus gros, plus impressionnants, plus lourds. Avec des ensembles roulants qui se rapprochent presque du poids total en charge d’un semi-remorque. Cela interpelle l’opinion quand nos engins traversent des villages avec des vitesses sensiblement proches de 40 km/h. Nous devons l’entendre et le comprendre.

Mettons toutes les chances de notre côté pour éviter d’ajouter des contraintes aux contraintes qui existent déjà. Montrons que les agriculteurs sont responsables car, au-delà de la législation qui pourrait nous tomber dessus, c’est aussi des accidents que l’on doit éviter et par extension des drames à gérer. Faisons attention, tout simplement".