Vous êtes ici

Désherbage mixte du maïs, des alternatives technico-économiquement intéressantes

Combiner désherbage chimique et mécanique est une piste à ne pas négliger en agriculture conventionnelle. Photo : H.Flamant
Combiner désherbage chimique et mécanique est une piste à ne pas négliger en agriculture conventionnelle. Photo : H.Flamant

Dans le dernier guide "Choisir Maïs" d’Arvalis Institut du Végétal, une large partie est consacrée au désherbage du maïs. L’institut y distille ses recommandations.

Avec des levées et une croissance rapide du maïs en début de cycle, les mauvaises ont, dans l’ensemble, bien été contrôlées en 2020. Les désherbages de pré-levée et post-levée précoce réalisés à partir de la 2ème décade d’avril ont bénéficié de pluies assurant leur bonne efficacité. Toutefois, dans certaines situations, les interventions ont eu lieu pendant une période de sécheresse prolongée qui a pu pénaliser leur action. Les 2 dernières décades de mai, sans pluies, ont, en revanche, été propices aux désherbages mécaniques.

Arvalis-Institut du Végétal rappelle les fondamentaux de la réussite du désherbage : s’adapter au contexte de l’année et à la flore attendue à la parcelle, intervenir sur adventices non levée ou à des stades très jeunes alterner les modes d’actions. Les stratégies à double passage restent les plus sécurisantes et les plus régulières pour une bonne maîtrise des adventices. La stratégie de pré-levée, application en plein, relayée par une intervention de post-levée est à privilégier dans les situations à flore graminées dominante ou de flore mixte graminées/dicotylédones. La stratégie de double post-levée est à réserver en cas de faible pression graminées ou en présence de flores dicotylédones.

IFT en baisse

« Le recours au désherbage mécanique n’est pas réservé aux parcelles cultivées en agriculture bio. Il est tout à fait envisageable et pertinent en agriculture conventionnel », rappelle l’institut. Le désherbage mixte est toutefois à réserver aux parcelles sans vivaces.

Plusieurs facteurs conditionnent la réussite du désherbage mécanique : la flore présente, le type de sol et l’état du sol (pas trop motteux, ressuyé et s’émiettant facilement dans le cas d’un binage). « Il faut choisir l’outil en fonction du sol majoritaire sur l’exploitation. Le réglage du matériel est également déterminant. Il faut trouver le compromis entre l’agressivité et l’efficacité », rappelait Manon Boissières lors d’un des webinaires organisés par Arvalis au cours de l’automne 2020. La météo sur la période d’intervention (temps séchant et absence de pluie dans la période d’intervention) est un autre facteur essentiel de réussite.  

Une synthèse de 63 essais a permis de dégager deux stratégies intéressantes. En cas de dicots difficile (renouée liseron, renouée des oiseaux, mercuriale …) ou de graminées : un passage herbicide en pré ou post précoce en plein puis binages (en moyenne 2 passages, parfois 1 si les conditions sont favorables pour une bonne efficacité ou au contraire 3) ; ou un passage d’herbicide en pré, localisé sur le rang, puis binages suivi d’un herbicide en plein pour sécuriser l’interrang. « La difficulté se trouve sur le rang, ne pas trop tarder à désherber chimiquement pour éviter d’avoir des adventices sur le rang trop développé et perdre en efficacité », pointe Benjamin Collin, ingénieur Arvalis à la station de Saint-Hilaire en Woëvre.

En termes de performances, le désherbage mixte a un coût au plus similaire à la stratégie de référence de 2 passages herbicides, et permet de réduire l’IFT. En revanche il implique une augmentation des passages. Il faut rester vigilant sur les jours disponibles pour intervenir et le temps de travail.