Le 30 avril prochain aura lieu la reprise du trilogue entre le Parlement européen, la Commission européenne et le Conseil de l’UE concernant la réforme de la Politique Agricole Commune. Jugée comme menant à la décroissance de l’agriculture, basée sur l’écologie punitive, cette réforme soulève la grogne du monde agricole. C’est pourquoi la FRSEA et JA Grand Est se mobilisent pour organiser une action syndicale de grande ampleur devant le Parlement européen.
Philipe Clément, président de la FDSEA des Vosges, appelle à la mobilisation des agriculteurs vosgiens :
« Vendredi 30 avril, nous allons devoir défendre l’avenir de nos exploitations, des femmes et des hommes qui les composent, à Strasbourg, capitale européenne, et ce quelle que soit notre production ou notre localisation.
Je sais, le délai est court, et le temps nous est cher sur nos exploitations. Mais je fais le pari qu’une mobilisation réussie sera un signe fort envoyé à nos plus hautes instances politiques françaises et européennes afin d’éviter le modèle unique de décroissance qui nous est imposé. Les menaces qui pèsent sur nos exploitations sont immenses, il conviendra donc de nous mobiliser fortement, dignement en organisant une démonstration de force, sans heurts bien entendu, en tracteur à Strasbourg avec nos voisins du Grand Est. Le but sera de mettre nos représentants nationaux en situation de force pour négocier une autre réforme que celle qui nous est proposée, et qui aurait pour conséquence à terme d’importer l’agriculture que nous ne voulons pas chez nous.
Loin de moi l’idée d’être alarmiste, je suis juste lucide, la chute sera brutale pour nombre d’entre nous avec pour certains des aides européennes en forte baisse alors que la pression environnementale se fera encore plus forte. Pour parler chiffres, l’enjeu c’est globalement 80€ de l’hectare, faites vos comptes. Oui, nous sommes prêts pour continuer cette transition agroécologique, mais rappelons que celle-ci ne pourra se faire sans revenus, sans projets, et à terme sans paysans.
L’heure est grave, je vous le redis, les combats perdus seront ceux que nous refuserons de mener. Soyons responsables, il en va de l’avenir de chacune et chacun d’entre vous. Prenons notre avenir en main, à toutes et tous je vous dis au vendredi 30 avril, où je ne doute pas que vous serez au rendez-vous ».