Mercredi 8 décembre, la FDSEA des Vosges tenait son assemblée générale au Centre des Congrès d’Epinal. Un temps fort syndical attendu afin de faire le bilan des actions menées tout au long de l’année écoulée et d’échanger sur les problématiques du monde agricole.
Plus de 200 adhérents, membres du bureau, élus du territoire, ont répondu présent à l’invitation de la FDSEA 88 et de son président, Philippe Clément, pour ce temps fort de la vie du syndicat agricole. Alors que l’assemblée générale n’avait pu se tenir l’an dernier pour causes sanitaires, ce moment était fortement attendu par chacun.
Une année de mobilisation
Lors de la lecture du rapport d’activité, le secrétaire général est revenu sur les actions menées au cours de l’année écoulée. De manière concise, relevons quelques exemples du travail syndical mené. La crise Covid, qui aura marqué chacun au quotidien, aura mis l’alimentation au cœur des sujets de discussion avec la crainte de pénuries. « Chaque semaine, la FDSEA a réuni l’ensemble des acteurs sous forme de CAF pour s’assurer du bon fonctionnement de la filière et identifier les problèmes afin d’y remédier » rappelle Eric Virion.
La réforme de la future PAC a également fait la Une de l’actualité de ces derniers mois, certaines propositions allant à l’encontre du bon sens paysan. « C’est pour cela, qu’avec l’ensemble des départements du Grand Est, nous avons lancé un mot d’ordre pour aller à Strasbourg en tracteur devant le Parlement Européen pour une PAC plus juste ». Une mobilisation de masse avec plus de 1.500 tracteurs réunis ayant permis des avancées.
L’Autre dossier ayant fortement mobilisé le syndicat ces derniers mois concerne la loi EGAlim et son impact sur le prix des produits agricoles. « Face aux imperfections de la loi mais surtout à son non-respect par certains industriels et par la grande distribution, nous avons haussé le ton dès le mois de février. Nous sommes allés sticker des produits de marque distributeurs ou premiers prix ne respectant pas les dispositions sur le prix payé aux producteurs dans l’ensemble des enseignes du département ». Puis, en avril dernier, la FDSEA des Vosges a mené une opération de dénonciation des distributeurs bradant des produits alimentaires en dessous du coût de production. Toutes ces actions menées, aussi bien localement que nationalement, ont permis la mise en chantier d’EGAlim 2.
L'agriculture, un enjeu majeur
« Il y a 18 mois, qui aurait pu imaginer que nous pourrions nous retrouver dans une telle crise sanitaire ? » questionnait Philippe Clément, en introduction de son rapport moral. « Et pourtant, cela est bien arrivé car, dans un monde qui bouge extrêmement vite, rien n’est jamais acquis. Et quand on parle d’agriculture, ce qui nous paraissait acquis depuis des générations et des générations, je parle de l’auto-suffisance alimentaire, ne l’est pas forcément. Soyons très vigilants de garder la capacité de produire pour nos territoires mais également pour les territoires qui n’en ont pas la capacité. Il appartient aussi à nos parlementaires de se demander ce qui peut être mis en œuvre pour permettre la continuité de l’activité agricole sur nos territoires. La souveraineté alimentaire ne veut pas dire baisser notre production afin de nous suffire à nous même. Produire aussi pour l’export n’est pas un gros mot. La PAC qui se profile ne doit pas conduire à une baisse de nos productions, sous peine de voir arriver des denrées ne respectant pas nos standards de production. L’agriculture est un pilier de notre économie et de nos territoires, nous devons en être extrêmement fiers ! Collectivement nous devons montrer que l’agriculture est un enjeu majeur sur nos territoires ! »