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Annie Genevard : l’élevage est « une filière d’excellence »

Annie Genevard, ministre de l'Agriculture dans les allées du Sommet de l'élevage. ©Photo DR
Annie Genevard, ministre de l'Agriculture dans les allées du Sommet de l'élevage. ©Photo DR

C’est au Sommet de l’Elevage à Clermont Ferrand que la nouvelle ministre de l’Agriculture a réservé sa première visite officielle le 3 octobre. Elle a été accueillie par Jacques Chazalet, le président du Sommet. 

Annie Genevard a tenu à souligner l’importance de ce rendez-vous, l’un des trois principaux salons agricoles de France avec le Salon international de l’Agriculture et le Space. Elle a aussi tenu à saluer le secteur de l’élevage et témoigner sa « gratitude » vis-à-vis de cette « filière d’excellence ». Elle a enfin rappelé la méthode qui est la sienne « depuis qu’elle fait de la politique : le terrain et l’action ». La ministre se veut à l’écoute et elle l’a été tout au long de la journée où elle a pris le temps de répondre à l’ensemble des sollicitations. A commencer par celles du pastoralisme. Présidente de la Chambre d’agriculture de Lozère, Christine Valentin a interpellé la ministre sur le sujet de la prédation en insistant notamment sur le besoin de reconnaître la ‘non protégeabilité’ des bovins, ce qui devrait permettre de simplifier le recours aux tirs de défense. « Il faut que l’on obtienne cette non protégeabilité des bovins », a acquiescé Annie Genevard qui a ajouté : « Personne ne dit qu’il faut éradiquer le loup ». Elle s’est par ailleurs félicitée du vote du Conseil de l’UE en faveur de l’abaissement du niveau de protection du loup. Des propos qu’elle a confirmé devant Claude Font, secrétaire général de la Fédération nationale ovine (FNO) qui a insisté sur le fait que, concernant le loup, il fallait « passer d’une politique de protection a une politique de régulation ». Il a par ailleurs souhaité des avancés sur « le statut juridique du chien de protection » et une meilleure prise en compte des « pertes indirectes » dues à la prédation. Estimées, à 10 millions d’euros par an, elles ne sont indemnisées qu’à hauteur de 2 millions « le reste est à la charge des éleveurs »

Vaccination : « mettre le paquet »

En visitant le Hall réservé aux ovins, Annie Genevard a évoqué la crise sanitaire provoquée par la FCO. « Il faut mettre le paquet sur la vaccination » a déclaré Annie Genevard dans le discours qu’elle a prononcé au soir de sa visite au Sommet de l’élevage. Et de détailler son projet : « Pour la MHE, notre stratégie, c’est le cordon sanitaire pour endiguer la progression de la maladie ». Pour la FCO3 « nous devons à tout prix stopper l’extension des foyers et de leur impact » a indiqué la ministre. « C’est pourquoi j’ai décidé que la vaccination gratuite et prise en charge par l’Etat sera désormais ouverte à toute la France pour la filière ovine. Nous avons le stock de vaccins nécessaire ». Pour Annie Genevard, « la vaccination va permettre d’endiguer la propagation de l’épizootie mais là où le mal est déjà fait, il faut aider les éleveurs à se relever. Et vite. Je veux donc que les éleveurs qui ont perdu des bêtes dans les foyers identifiés puissent être rapidement indemnisés pour pouvoir recapitaliser leur troupeau et relancer leurs élevages ». La ministre s’est par ailleurs engagée à activer « la reconnaissance de force majeure pour la campagne des aides PAC 2025 pour que les éleveurs ne subissent pas la double peine de la perte d’animaux et de la réfaction du calcul des aides ». Elle a annoncé un fond d’indemnisation, dont les modalités et le montant ont été précisés par le Premier ministre Michel Barnier qui est venu au Sommet le 4 octobre. « Ce fond sera approprié » au préjudice subi a-t-elle assurée. Elle a par ailleurs insisté sur la nécessité de mettre en place un schéma vaccinal« Plus aucune brebis de France ne doit disparaître », a soutenu Michèle Baudouin, présidente de la FNO en insistant sur le rôle de la brebis dans tous les territoires. 

Capacité d’écoute 

La ministre est allée ensuite à la rencontre des éleveurs de vaches laitières. Interpellée sur la décision de Lactalis de baisser la collecte de lait en France, la ministre a déploré « une attitude qui ne tienne pas compte du facteur humain ». La visite s’est poursuivie avec des rencontres avec les interprofessions de la volaille, du porc, des viandes avec un long échange dans le hall des races allaitantes sur l’importance de la génétique. A chaque fois, Annie Genevard a montré sa capacité d’écoute. Se voulant rassurante, tout en reconnaissant qu’elle arrive au ministère dans un moment où « la quasi totalité de l’agriculture est en crise », elle a insisté sur l’importance de la venue du Premier ministre. « C’est exceptionnel. C’est la preuve qu’il a pris la mesure de ce que vous vivez ». 

 

Les engagements d’Annie Genevard 

Dans son discours, la ministre de l’Agriculture a pris plusieurs engagements. Ainsi, le paiement des avances PAC au 16 octobre : « je fais un point d’honneur du respect de cette échéance ». Par ailleurs, la ministre confirme une décision de son prédécesseur : le budget intègrera un nouvel avantage fiscal et social pour lutter contre la décapitalisation du cheptel bovin français « un effort exceptionnel de 150 millions d’euros ». Enfin, Annie Genevard a fait part de sa « détermination à mener la LOA jusqu’au bout ». Certes « ce n’est pas la loi du siècle » mais elle comporte « des avancées importantes qu’il faut engranger car elles sont attendues ». Et de citer notamment « la qualification d’intérêt général majeur reconnu à l’agriculture ». « Je veux sécuriser rapidement ces acquis au Sénat pour ne pas risquer de les détricoter avec la tentation d’un nouveau texte livré aux équilibres incertains de l’Assemblée Nationale » a-t-elle conclu.