L’emploi de main-d’œuvre salariée est encore un phénomène rare pour les CUMA du département des Vosges, cependant certaines d’entre elles ont fait le choix d’intégrer dans leurs rangs des salariés pour répondre aux besoins de leurs adhérents. C’est le cas de la CUMA des Récollets qui emploie une secrétaire à temps partiel et un salarié en charge du parc matériel à temps plein.
Cela fait plus de 10 ans maintenant que Mathieu Baraban est salarié à la CUMA des Récollets. Dans le département, il est le seul employé de CUMA dédié à l’entretien et la conduite du matériel agricole à temps plein.
Pouvez-vous vous présenter ?
Mathieu Baraban : "Je suis originaire de Chaumousey mais mon père a repris une ferme à Sauville à l’époque où je terminais mes études. C’est comme ça que je suis arrivé dans le secteur. Je suis salarié de la CUMA des Récollets depuis le 1er octobre 2011.
Quel est votre parcours ?
M. B. : J’ai fait beaucoup de stages principalement chez mes cousins au GAEC des Saussottes à Oëlleville, à Longchamp aussi chez Monsieur Sivadon. J’ai fait toute ma formation en alternance. D’abord à la MFR de Bulgnéville puis j’ai terminé avec un BAC pro CGEA au CFR de Gugnécourt. Quand nous sommes arrivés à Sauville, nous ne connaissions pas grand monde et c’est à ce moment là que j’ai rencontré Nicolas Bertin un adhérent de la CUMA. C’est lui qui m’a dit que la CUMA était à la recherche d’un salarié. A ce moment-là, je terminais mes études alors j’ai postulé.
Comment votre poste a-t-il évolué ?
M. B. : J’ai d’abord commencé avec un tiers-temps la première année. Puis, l’année suivante je suis passé à mi-temps car le nombre d’heures était plus important que prévu. Avant, pour compléter mon mi-temps je faisais des remplacements à côté, ça me permettait de garder le contact avec les animaux. Mais au bout de deux ans à peine, j’étais embauché à temps plein. A l’origine, mes missions principales étaient l’épandage des boues et le nettoyage du matériel l’hiver. Ensuite les adhérents ont remarqué mes compétences d’entretien du matériel et, au fur et à mesure, c’est une tâche qui s’est développée.
A l’origine je n’ai pas de formation spécialisée mais le matériel agricole est une passion depuis tout petit. J’ai toujours vu les membres de mon entourage bricoler : que ce soit mon oncle, mon père ou mon cousin qui était mécanicien, nous avons toujours tout fait nous-même. C’est une habitude chez nous de tout refaire et tout bricoler. L’entretien du matériel a toujours fait partie de ma vision du métier d’agriculteur. C’est une évidence pour moi ; encore plus aujourd’hui quand on voit les prix des machines.
Quels sont les atouts de ce poste ?
M. B. : Il y a une confiance mutuelle avec mes employeurs. Je suis libre d’organiser mon temps de travail comme je l’entends et cela me permet de m’occuper de mes filles facilement, je peux aller les chercher à l’école comme elles sont à Bulgnéville.
Ce que j’aime dans ce poste c’est surtout la diversité du travail. Même si, d’une année à l’autre, les tâches sont toujours les mêmes, de semaine en semaine, l’entretien n’est jamais sur les mêmes machines alors que, je le vois, en mécanique agricole, les mécaniciens travaillent toujours sur les mêmes matériels des mêmes concessionnaires toute l’année.
L’avantage de ce poste c’est aussi de connaître et découvrir différentes façons de faire en fonction des adhérents."