Elections Chambres d'agriculture : la FDSEA et JA Vosges font liste commune

Le 3 janvier, l’EARL de la Souche accueillait à Darnieulles, les candidats des différents collèges de la liste FDSEA-JA présentée dans le cadre des élections Chambres d’agriculture.

«Nous avons pour ambition de travailler pour toutes les agricultrices et agriculteurs du territoire des Vosges» rappelait Philippe Clément, président de la FDSEA 88. Dans leur programme partagé, les deux syndicats agricoles majoritaires entendent défendre «des projets pour toutes et tous, sans opposer les productions en ayant trois maîtres mots : revenu, diginité et production.» appuyait Philippe Clément, en guise d’introduction de cette conférence de presse qui marquait le début de la campagne des élections Chambre d’Agriculture de ce début d’année.

Philippe Clément, président de la FDSEA 88. © Photo Marion Falibois

Revenu

Elément central de la reconnaissance et de l’avenir de la profession, JA et FDSEA défendent au quotidien une volonté de « vivre dignement de notre métier.»  En effet, «Il ne peut plus y avoir d’attractivité dans ce métier s’il n’y a pas de revenu. Le revenu est la pierre angulaire de nos exploitations. Sans revenu, nous n’attirerons pas les jeunes pour renouveler les générations.» soutenait le président de la FDSEA 88.

Le renouvellement des générations étant le fer de lance de JA Vosges, Nicolas Lallemand co-président ajoutait : «Pour installer des jeunes demain, nous aurons besoin de perspectives économiques. Du revenu, car même si l’on est passionné, si l’on se trouve face à la promesse de revenus insuffisants et d’années de serrage de ceinture, cela ne donnera pas envie aux jeunes de s’installer.»

Dignité

Selon les co-listiers, la reconnaissance financière du métier va de pair avec la considération et la confiance que peuvent lui accorder les consommateurs et les services de l’Etat. «La dignité passe aussi par une administration qui puisse comprendre ce qui se passe sur nos exploitations, des concitoyens qui soient au courant de ce que nous faisons et surtout, comprendre que le combat que nous menons aujourd’hui, c’est aussi le combat pour l’alimentation de nos concitoyens pour les 20 prochaines années.» appuyait Philippe Clément. Car «Nous ne pouvons pas parler d’alimentation locale quand, dans le même temps, on fait venir des produits de l’autre bout du monde.» ajoutait-il.

«Pour que des jeunes s’installent, un des points les plus importants c’est celui de la confiance.» renchérissait Nicolas Lallemand. «Et la confiance en l’avenir, c’est ce que nous proposons à travers ce projet pour les élections. Nous proposons un projet de bon sens et de raison, un projet de femmes et d’hommes qui ont vraiment envie de faire avancer notre agriculture.» affirmait le co-président de Jeunes Agriculteurs Vosges.

Nicolas Lallemand, co-président JA 88. © Photo Marion Falibois

Production

Les représentants syndicaux se disaient navrés de voir les «volumes de production baisser tous les ans en France comme dans les Vosges. Nous le constatons pour les productions végétales et animales.» déplorait Philippe Clément. Ce phénomène, s’explique selon lui par plusieurs paramètres : «des marchés qui ne sont pas toujours là et des conditions de production qui ne sont pas toujours réunies pour pouvoir produire et satisfaire les marchés.»

La production est un enjeu d’autant plus important sur le département puisque les Vosges sont une terre laitière. «La production laitière permet de créer de la valeur ajoutée, à travers l’exportation aussi. Nous portons haut, le fait que nous devons aussi produire pour les entreprises du territoire, quelle que soit leur taille. De cette façon nous créons de la valeur ajoutée et nous fixons de l’emploi sur le territoire.»

Représenter toutes les agricultures

En plus de partager listes et programme, JA et FDSEA ont aussi la particularité de présenter une liste dans tous les collèges. «Nous avons bien conscience que l’agriculture est un tout. Si nous agissions chacun de notre côté, nous aurions du mal à faire bouger un certain nombre de limites. Nous sommes les seuls à le faire : JA – FDSEA, et nous en sommes fiers.» appuyait Philippe Clément. «Nous avons aussi la fierté d’avoir la capacité de représenter l’intégralité du territoire.» ajoutait-il. En effet, les 42 candidats issus des 8 listes présentées couvrent l’ensemble du territoire. «Nous avons un panel de candidats qui représente l’ensemble du territoire et des productions. Plaine, montagne, bio, conventionnel, culture, élevage… tout y est.» expliquait Nicolas Lallemand. «C’est extrêmement important pour nous, car l’agriculture vosgienne est riche de sa diversité et de ses différentes productions : laitière, ovine, en circuits courts ou longs. Nous n’opposons pas les systèmes car nous savons que c’est en faisant grandir l’agriculture conventionnelle comme l’agriculture biologique, que le revenu des agriculteurs de ce territoire sera défendu.» expliquait Philippe Clément.

L’agriculture Vosgienne face à un tournant

Le président de la FDSEA a ensuite souligné les enjeux des élections Chambre d’Agriculture : «Je tiens à remercier sincèrement tous les candidats qui s’engagent dans cette bataille, car ce sera une bataille. Aujourd’hui, l’agriculture se trouve face à un tournant.» «Nous sommes plutôt de nature à dire qu’au lieu de tout brûler, demain, il va surtout falloir se remettre au boulot. Cela veut dire qu’il faut continuer d’améliorer ce qui a été fait, continuer de travailler, car nous ne ferons rien sur des terres brûlées. Nous avons l’ambition de travailler en concertation, comme nous l’avons toujours fait, sur des dossiers tels que les dégâts de gibier, Lactalis, l’urbanisme et bien d’autres. Nous nous mettrons au boulot et nous travaillerons avec tout le monde, car le syndicalisme que nous portons est là pour porter des projets pour les agricultrices et les agriculteurs de ce territoire.» ajoutait le président. Avec une nuance cependant : «Travailler dans la construction ne signifie pas pour autant que nous laisserons faire pendant six ans. Quand il faut s’opposer et ramener l’administration ou certains élus à la raison, nous le faisons. Quand les choses iront bien, nous le dirons, quand elles n’iront pas, nous le dirons aussi.»

«Nous sommes à un tournant.» le rejoignait Jérôme Mathieu, actuel président de la Chambre d’agriculture des Vosges. «Nous devons nous adapter continuellement aux nouveaux sujets qui se présentent à nous. Le sujet de l’énergie sur lequel nous travaillons déjà, notamment sur le sujet du photovoltaïque. Nous avons besoin d’une Chambre d’Agriculture forte, et qui soit l’interlocuteur des collectivités et des services de l’Etat partout sur le territoire car nous avons les services et l’expertise pour.»

Jérôme Mathieu, président de la Chambre départementale d’agriculture des Vosges. © Photo Marion Falibois

A vous de voter !

Depuis le 15 janvier, il vous est désormais possible de voter. Jérôme Mathieu, président de la Chambre d’agriculture des Vosges a rappelé que : «Il est important d’aller voter. Car ces élections Chambre d’agriculture sont le moment où les agriculteurs peuvent donner leur avis et se positionner par rapport aux projets des syndicats.» Candidat pour le prochain mandat sur la liste FDSEA-JA il a aussi souligné que : «La Chambre d’agriculture, c’est aussi tenir ses engagements. Il y a six ans nous avons dit que nous accompagnerions toutes les agricultures et tous les agriculteurs sur le département. C’est ce que nous avons fait car notre façon d’être c’est de respecter nos engagements et d’accompagner tous les agriculteurs et toutes les agricultures du territoire car toutes produisent de l’alimentation et des services sur l’ensemble du territoire.»

«Il est extrêmement important que les agriculteurs votent.» renchérissait-il. «Si notre Chambre d’Agriculture a encore du poids dans le département des Vosges, c’est parce que les agriculteurs votent et s’expriment lors des élections Chambre d’Agriculture. Cela traduit leur envie de prendre part au projet agricole du département qui est un département est très agricole. Les industries agroalimentaires sont aussi une vraie richesse pour nous, car il restera des paysans là où il y a des usines et vice-versa. Alors votez et faites voter.» concluait-il.