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Implantation de ruchers en forêt domaniale : L’ONF et la FNSEA trouvent un terrain d’entente

Didier Romary et Eric Lelong au siège de l’ONF (Maison Alfort) ©Section Apicole FRSEA
Didier Romary et Eric Lelong au siège de l’ONF (Maison Alfort) ©Section Apicole FRSEA

En 2021, pour répondre aux exigences nationales, la direction territoriale Grand Est de l’ONF a publié une notice qui restreignait considérablement l’activité apicole en forêt.

Il y a encore deux ans, l’implantation de ruchers en forêt domaniale ne subissait presque aucunes restrictions ce qui permettait aux apiculteurs de pouvoir exercer leur activité dans des conditions favorables à leur production. «En période de miellée, en accord avec les techniciens forestier, les apiculteurs étaient libres d’occuper le terrain. Ils payaient bien sûr une redevance à la ruche, mais il n’y avait pas de contrainte de nombre ou de distance et le miel se faisait ainsi» rappelle Didier Romary. Apiculteur depuis plus de dix ans, installé à Essegney, il exploite 600 ruches dans la plaine des Vosges. L’exploitant est également président de la commission apicole de la FRSEA Grand Est. Il revient aujourd’hui sur le travail syndical mené ces deux dernières années pour pouvoir permettre aux apiculteurs de continuer à installer et accéder équitablement à leurs ruches en forêts domaniales.

Quelles étaient les conséquences de la notice de 2021 pour la filière apicole régionale ?

Didier Romary : «La notice de l’ONF limitait le nombre de ruches à 25 par emplacements, ces derniers devant être espacés de 2,5km à 3km. Ces nouvelles contraintes avaient pour but de prévenir une pression sur les pollinisateurs sauvages. Il faut savoir que les études attestant de cette pression sur l’entomofaune sont contestées pour le moment…  Elles sont aussi difficilement applicables à tous les biotopes présents en France. 2021 était décidément une année difficile pour les apiculteurs.

A l’automne 2021 les organisations nationales d’apiculture UNAF/SNA ainsi que la Confédération paysanne ont souhaité mener ce travail syndical seuls. Les autres syndicats présents à l’interprofession ne furent pas conviés. Les avancées furent limitées, hormis la gratuité pour les apiculteurs familiaux (<5 ruches).  Au démarrage de la saison 2022, il n’y avait pas de solutions pour toutes les autres exploitations ni pour les professionnels.

Les techniciens de l’ONF ont appliqué de but en blanc cette nouvelle DIA. En l’espace de quelques semaines, beaucoup de professionnels se sont retrouvés sans emplacement pour pouvoir transhumer, notamment en forêts de tilleuls ou sur le massif Vosgien.

A cela s’est ajouté un changement de tarification inconcevable : il était question de sommes équivalentes à la valeur foncière du terrain pour pouvoir occuper le rucher quelques semaines. Cette somme étant à renouveler tous les ans…

C’est pour toutes ces raisons que la profession s’est retrouvée sans solutions et dans l’incompréhension.

Et maintenant ?

D.R. : Pour obtenir plus d’informations et partager les avancées obtenues pour la filière, une réunion en visio destinée à tous les apiculteurs est organisée le lundi 24 avril à 11h. L’objectif est de revenir plus en détail sur ces nouveaux contrats. Pour les gens intéressés je vous propose de contacter le secrétariat de la FDSEA 88 au 03.29.33.01.23 afin de donner vos coordonnées. Un lien vous permettant de vous connecter à la visio vous sera transmis.»

Ruche en forêt domaniale ©Section Apicole FRSEA
Ruche en forêt domaniale ©Section Apicole FRSEA