Grâce à la loi Egalim2, après des années de guerre des prix, nous avons vu les premiers effets positifs avec la montée des prix payés aux agriculteurs. Même si cela est à mettre en parallèle avec la flambée des charges que les exploitations ont subies au même moment, c'est un signal positif qui pousse les élus JA-FNSEA à continuer de se mobiliser pour apporter les ajustements nécessaires pour concrétiser la logique de “marche avant”.
Comment les JA et la FNSEA agissent-ils concrètement pour renforcer la juste répartition de la valeur entre producteurs, transformateurs distributeurs ?
Yannick Fialip (FNSEA) : Nos organisations ont initié les lois Egalim, qui ont instauré l'obligation de contractualisation pluriannuelle basée sur la construction des prix « en marche avant ». Les prix sont désormais déterminés en tenant compte d'indicateurs de coûts de production. En 2023, grâce à notre mobilisation la non-négociabilité de la matière première agricole (MPA) a été étendue aux produits vendus sous marque de distributeur (MDD). Aujourd’hui, notre combat est de préserver nos acquis et de renforcer la logique de la « marche en avant », en accordant une place majoritaire aux indicateurs interprofessionnels de coûts de production pour la détermination des prix, une date butoir pour la conclusion des contrats « amont », garantissant ainsi que les négociations prennent réellement en compte les coûts de production avant celles entre industriels et distributeurs.
Jordy Bouancheau (JA) : JA et la FNSEA sont, depuis toujours, force de proposition dans la construction des lois EGAlim. Nous avons aussi accompagné la mise en place sur le terrain en organisant des formations et en produisant des documents types pour aider l'implantation de la contractualisation. Nous rencontrons régulièrement les acteurs de l’aval pour porter nos revendications. En début d’année JA a également rédigé un document de position pour une répartition plus juste de la valeur au sein de la chaine alimentaire. Ce document regroupe 17 mesures, travaillées avec notre réseau, que nous avons portées lors de la précédente mandature de parlementaires et que nous continuerons de porter dans les prochaines discussions.
Comment les JA et la FNSEA viennent en soutien des producteurs de l’agriculture Biologique ?
Brice Guyau (FNSEA) : La FNSEA et JA soutiennent les producteurs en agriculture biologique en les accompagnant pour sécuriser leurs débouchés, notamment via la contractualisation. Nous agissons également en demandant et en obtenant auprès des pouvoirs publics des mesures structurelles et conjoncturelles pour accompagner les exploitations en difficulté, comme le Fonds d’urgence pour l’agriculture bio. Par ailleurs, nous militons pour la reconnaissance des aménités positives liées à l'agriculture bio, afin de mieux valoriser leurs contributions environnementales.
Stéphanie Lebègue (JA) : Nous agissons également auprès des collectivités et de l’Etat car la commande publique est un levier important pour soutenir le bio. Pour prendre un exemple très concret, nous agissons auprès des pouvoirs publics pour que les établissements de restauration collective qu’ils gèrent respectent les objectifs d’approvisionnement en produits biologiques fixés à 20 %. Ce qui est, aujourd’hui, loin d’être le cas.