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La FNSEA et JA lancent « l’acte 2 » de la colère agricole

Dès dimanche, les premières actions ont commencé en région parisienne. Au total, 87 départements se sont mobilisés. Le mouvement va se poursuivre la semaine prochaine.

« L’heure est à la mobilisation de l’ensemble des agriculteurs », avaient annoncé Arnaud Rousseau, président de la FNSEA et Pierrick Horel, président des JA le 13 novembre. La mobilisation a commencé dès le week-end où un cortège de tracteurs a convergé vers la base aérienne de Villacoublay, près de Paris, bloquant deux des trois voies de circulation sur la nationale 118.

Lundi, le mouvement s’est étendu à tout le territoire. Pendant deux jours, des actions syndicales ont eu lieu dans 87 départements : pont de l’Europe bloqué à Strasbourg, croix plantées dans le Var, ceps de vignes brulés sur les quais de la Garonne à Bordeaux… Dans les Pyrénées-Atlantiques, la FDSEA et les JA ont demandé aux agriculteurs d’allumer partout des « feux de la colère » pour « rappeler que l’avenir de l’agriculture est en danger ». Ces actions, qui trouvent un très fort soutien dans la population et chez les élus, ont permis d’engranger un 1er succès. Mardi matin, le Premier ministre Michel Barnier a annoncé qu’un débat sur le Mercosur, suivit d’un vote, aura lieu le 26 novembre au Parlement. La FNSEA et JA se sont tout de suite « félicités » de cette décision. « C’est une première victoire, le combat continue » écrivent les deux syndicats. « Sans anticiper la position du Parlement, soyons fiers, collectivement, de cette action syndicale, bravo à tous les agriculteurs des réseaux FNSEA et Jeunes Agriculteurs pour leur engagement. Rien n’est gagné, nous ne sommes pas naïfs, mais la mobilisation continue » a déclaré Arnaud Rousseau. « C’est une bonne nouvelle pour notre lutte contre le Mercosur. Cela montre la force de nos réseaux capables d’allier l’expérience des aînés et l’énergie de la jeunesse pour organiser une mobilisation massive et responsable qui puisse créer du consensus » a ajouté Pierrick Horel, Président de Jeunes Agriculteurs. L’écho des manifestations a traversé l’Atlantique. Depuis Rio, où il participe au Sommet du G20, Emmanuel Macron a rappelé son opposition au traité : « On veut à cet égard véritablement ne pas importer des produits agricoles qui ne respectent pas les règles que nous nous sommes imposées à nous-mêmes ». « Ce texte (…), parce qu'il est engagé depuis plusieurs dizaines d'années, repose sur des préalables qui sont caducs » a-t-il ajouté. Le Chef de l’Etat a appelé a « repenser la relation » avec les pays du Mercosur.

Mercredi matin, Arnaud Rousseau s’est une nouvelle fois félicité de l’annonce de ce débat. « C’est une bonne nouvelle » a-t-il déclaré au micro de France Info. Le président de la FNSEA a annoncé la poursuite de la mobilisation dès la semaine prochaine : « mardi, mercredi et jeudi prochains nous serons à nouveau sur le terrain pour dénoncer les entraves à l’agriculture ». La cible sera cette fois la sur-administration, les paperasseries, les sur-transpositions. « Dans chaque département, les responsables cibleront les entraves qu’ils jugent les plus importantes ». Ces actions doivent se faire « dans le respect des biens et des personnes » jugeant « irresponsable » les appels au chaos. Arnaud Rousseau a également annoncé, début décembre, la troisième phase de la mobilisation avant le début des négociations commerciales. « On sera intraitable sur le respect du coût des matières premières agricoles » a avertit le président de la FNSEA.