Suite à l’assemblée générale de la Fdsea des Vosges, les assemblées cantonales se déploient sur le territoire. Cette année, plusieurs d’entre elles sont électives. Des élus de longue date cèdent parfois la place à de nouveaux délégués et des adhérents souhaitent donner nouvelle forme à leur engagement.
En ce début d’année, deux élus nous partagent les raisons de leur engagement à la Fdsea. Depuis décembre 2023, Anne-Laure Tacca est déléguée du canton de Bruyères et Pierre Cosserat, inscrit sur la liste départementale est entré au conseil d’administration.
Se fédérer pour se faire entendre
Anne-Laure Tacca a 36 ans. Elle est associée au sein du Gaec de Trianche, une exploitation de polyculture-élevage à dominante laitière répartie sur trois sites. La production actuelle de l’exploitation s’élève à 1 400 000L de lait livrés à Savencia et est actuellement en demande de volume supplémentaire auprès de L’Uplv. Déjà engagée au conseil municipal de La Neuveville-devant-Lépanges et adhérente de longue date à la Fdsea, elle y a récemment pris de nouvelles responsabilités en tant que déléguée du canton de Bruyères. «J’ai voulu m’engager parce que je trouvais ça dommage qu’il n’y ait pas assez de jeunes qui s’investissent à la Fdsea. Si nous voulons rester maîtres de notre métier, nous devons nous engager pour pouvoir influer sur ce que sera l’agriculture de demain». Pour l’exploitante, le syndicalisme permet avant tout de représenter la profession au sein des plus hautes instances. «Nous avons besoin de représentants aux niveaux national et européen pour nous aider à avoir une bonne rémunération. Pour moi, c’est cela le rôle de la fédé et c’est pour cela que je me suis engagée». L’exploitante s’est donc portée volontaire pour préserver le maillage départemental du syndicat. «Si personne ne s’investit, il ne faudra pas se plaindre si les gens votent des lois sans concertation avec le milieu agricole. C’est pour cette même raison que je suis investie à la commune aussi. Cela fait partie d’un engagement global». Parmi les principaux dossiers sur lesquels travaille la fédération, elle souligne que «le travail sur la Pac est important. Nous voyons que nous sommes de moins en moins maîtres de ce qui se passe sur nos fermes. C’est la politique européenne qui dictera ce que seront nos exploitations demain». Selon la déléguée cantonale, l’engagement au sens large et l’engagement syndical en particulier sont nécessaires dans la défense du métier : «il ne faut pas se dire que nous n’avons aucun pouvoir sur nos exploitations, si nous nous fédérons, nous pouvons encore peser dans les décisions. Ce n’est pas en laissant les autres faire à notre place que nous obtiendrons ce que nous voulons».
S’engager pour défendre le métier
Pierre Cosserat, 40 ans, est membre du conseil d’administration de la Fdsea des Vosges depuis décembre 2023 suite à son entrée sur la liste départementale. L’agriculteur est installé depuis 2008 en Gaec avec son frère Victor sur leur exploitation de Rehaincourt. Le Gaec de Farriere est une exploitation de polyculture-élevage avec environ 90 vaches laitières pour une production annuelle d’environ 950 000 L de lait. La Sau de l’exploitation est de 225 ha. La production laitière est complétée par la vente annuelle d’une trentaine de boeufs à l’engraissement. Déjà engagé syndicalement depuis de nombreuses années, Pierre Cosserat est aussi impliqué dans les Opa du département «auparavant j’étais déjà engagé aux Ja et au Gds des Vosges.» Depuis décembre 2023, il est entré au conseil d’administration de la Fdsea des Vosges. «J’avais échangé avec le président, Philippe Clément, lors de l’inauguration des Assises du lait en décembre 2022. Il m’avait demandé si cela pouvait m’intéresser de rentrer au conseil d’administration et j’avais répondu que oui. Il m’a ensuite recontacté.»
Pour Pierre Cosserat, cet engagement à la Fdsea se place dans la suite logique de ceux qu’il avait déjà pu prendre aux Ja et dans les Opa. «Avant d’entrer au conseil d’administration, je participais déjà au niveau cantonal. Si je m’engage à la Fdsea c’est pour que notre métier soit représenté au mieux et pour travailler sur les problématiques de vente. Aujourd’hui, nous sommes dans un contexte assez compliqué pour toutes les productions.» Selon lui, le rôle du réseau est de faire remonter au niveau national la réalité du terrain : «nous devons remonter par le biais du syndicat ce qui ne va pas sur le terrain pour essayer de faire bouger les choses. Par exemple, nous avons une problématique sur le dossier lait notamment. Nos charges sont trop élevées par rapport au prix auquel est vendu notre matière première. Il faut que nous avancions là-dessus et c’est aussi le rôle des syndicats que de faire remonter les informations au niveau de la Fnpl et de la Fnsea pour faire avancer les choses». Mais le travail syndical ne se fait pas sans difficultés. «Ce n’est pas toujours évident mais nous sommes là pour faire avancer les dossiers pour que cela se passe le mieux possible pour chacun d’entre nous, tout en sachant que nous sommes de moins en moins.» Pour répondre aux difficultés rencontrées par la profession quant au renouvellement des générations, le membre du conseil d’administration insiste encore plus sur la nécessité de l’engagement syndical qui permet : «d’avancer sur tous les dossiers pour que nous puissions vivre de notre métier».
Suite à l’Assemblée générale de la FDSEA 88 du 01/12/2023, les administrateurs de la liste départementale sont :
Yohann BARBE
Pierre COSSERAT
Jean-Charles HEL
Delphine RICHARD
Grégory ROBERT
Cyril SAUNIER
Suite au conseil d’administration électif du 05/01/2024, les membres du bureau sont :
Philippe CLEMENT, président
Eric VIRION, secrétaire général
Thierry MOUROT, Dominique SAUTRE et Christophe OXARAN, vice-présidents
Grégory ROBERT et Julien SOLTYS, secrétaires généraux adjoints
Cyril PETELOT, trésorier
Delphine RICHARD, trésorière adjointe
Myriam HUMBERT, Nicolas LALLEMAND, Victorien LAMBERT, Gregory GINGEMBRE et Johann FEUERSTEIN, membres du bureau.
