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L’émergence de nouveaux besoins en compétence

Un cheminement de réflexion ©FRSEA Grand-Est
Un cheminement de réflexion ©FRSEA Grand-Est

L’Institut Polytechnique UniLaSalle de Beauvais a présenté récemment les résultats de la première partie de l’étude prospective portant sur les perspectives d’évolution des compétences et des métiers agricoles en Grand Est à l’horizon 2030. 

Cette étude, pilotée par la Frsea Grand Est, en partenariat avec la Chambre régionale d’agriculture et la Région Grand Est vise un double objectif. Éclairer, par une approche macro, les décisions des acteurs emploi formation pour leur permettre d’anticiper les besoins en compétences des “métiers de demain” (première partie). Et identifier, formaliser, dans le cadre d’une approche micro, les besoins en maind’œuvre et travailler avec les prescripteurs de l’emploi afin d’élaborer un recueil des besoins par territoire et par filière (deuxième partie). Le lancement de cette nouvelle étude prospective fait suite à celle réalisée par la Chambre régionale d’agriculture en 2016, laquelle a permis de mettre en lumière le nombre de 17.500 emplois à pourvoir à l’horizon 2025. Ces données ont servi de base pour la campagne de promotion des métiers et des emplois agricoles, lancée depuis plusieurs années par la Frsea Grand Est, l’Anefa Grand Est et l’ensemble de la Profession. Elles ont, en outre, permis d’identifier le secteur agricole comme étant porteur d’emplois auprès des partenaires et institutionnels, au travers notamment de l’action «des bras pour ton assiette» en 2020. Mais les contextes économiques, sociétaux, environne - mentaux ont évolué entraînant des mutations importantes du secteur agricole. Il était donc nécessaire de poser à nouveau la problématique des besoins en termes d’emplois et de compétences au sein de la production agricole Grand Est dans une perspective à long terme, c’est-à-dire à l’horizon 2030. Pour ce faire, la Frsea a fait appel à l’Institut Polytechnique UniLaSalle qui avait déjà réalisé l’étude de 2016 et à la Crage qui l’avait pilotée.

Cinq ordres de facteurs impactants

Sur la base d’études biblio - graphiques et d’entretiens semi-directifs avec des experts, l’Institut UniLaSalle a ainsi pu analyser pour chacune des filières concernées, les facteurs impactants ainsi que les différents scénarios possibles et leurs conséquences sur les besoins de compétences et d’accompagnement. Les cinq filières concernées sont les Cuma, les grandes cultures, la viticulture, les bovins lait et viande, l’arboriculture et le maraîchage. L’étude a ainsi montré qu’il y avait de nombreux facteurs impactants communs aux cinq filières. Ils peuvent être regroupés en cinq ordres :

- Économiques, avec des reve - nus agricoles très instables du fait d’une forte volatilité des prix, un coût important des intrants, des investissements de plus en plus lourds, un contexte géopolitique instable…

-Démographiques, compte tenu des départs importants à la retraite dans les prochaines années (par exemple, la classe d’âge des plus de 50 ans repré - sente 63 % dans l’élevage bovin lait et viande), de la difficulté à recruter de la main-d’œuvre salariée…

- Technologiques avec le déve - loppement des nouvelles techno - logies (robotisation, drones…) et du numérique… - Environnementaux, du fait du durcissement des normes, du changement climatique qui induit de nouvelles pratiques de production…

- Sociétaux, avec un consommateur de plus en plus exigeant sur la qualité des aliments et la façon dont ils sont produits, de nouvelles attentes en matière de bien-être animal, de traçabilité des produits… Malgré des problématiques et des scénarios propres à chaque filière, il existe des perceptions communes quant au métier d’agriculteur, aux besoins de compétences requises et d’accompagnement, aux ressentis et freins perçus face aux évolutions comme le montre le tableau ci-dessus.

L’étude montre également en filigrane que le management des ressources humaines (recruter, gérer le personnel, garder les salariés…) et la communication pour valoriser la profession et les métiers agricoles constitueront un des principaux défis à relever dans les prochaines années. La deuxième partie de l’étude prospective portant sur les besoins en main-d’œuvre à court et moyen terme, celle-ci a été lancée le mois dernier par la Frsea G e dans le cadre des enquêtes Gpe (Gestion prévision - nelle des emplois). Une analyse des résultats sera réalisée à l’is - sue de ces enquêtes fin 2023. Jean-Michel BAUMANN pour la Frsea Grand Est Pour obtenir des précisions sur la pre - mière partie de l’étude prospective, contacter la Frsea au 03 83 93 12 29.