La France est un grand pays agricole, la France est une patrie d’agricultrices et d’agriculteurs, la France est une nation où l’alimentation joue un rôle crucial.
De notre histoire façonnée en partie par les paysans, de nos paysages façonnés en partie par les agriculteurs, de notre mode de vie façonné en partie par les artisans de la terre, il en ressort un héritage, un héritage immense, non pas lourd à porter, mais essentiel à préserver.
Il ne s’agit pas ici de compter le nombre de salons dignes de cet héritage puisqu’ils le sont tous, mais plutôt de montrer leur vrai visage.
Il s’agit aussi de dire que bien sûr il y a le luxe, évidemment il y a l’industrie, forcément il y a les services, mais l’agriculture est tellement primordiale. Dans notre modèle social, dans notre modèle économique, dans nos exportations et dans notre commerce extérieur, l’apport agricole est considérable.
Les salons agricoles entrent à plein dans ce moteur de croissance et de chance à l’international. Tout le monde, et c’est heureux, connaît le Salon International de l’Agriculture, premier salon de France. C’est la figure de proue d’un monde agricole épris de traditions et de modernité.
Pour autant tous les salons de la profession sont complémentaires et participent largement à l’effort national et territorial. Ils sont autant de chances pour l’avenir de nos productions. Paradoxe français s’il en est, si notre pays perd chaque année des forces vives agricoles, a contrario, nos salons sont plus que jamais fréquentés ! On peut imaginer que ce sont autant de graines d’espoir et de vocations qui sont plantées.
La quintessence des salons, foires, comices et autres événements agricoles ne nous fait pas oublier notre vocation première, au-delà de communiquer auprès de tous les publics : être au service de la cause agricole dans son ensemble.
Innovations, services, initiatives, machinisme, solutions 4.0, entreprise, développement, diversification… ne sont pas de vains mots, ce sont de vrais éléments d’attractivité.
Il suffit d’observer le nombre d’étudiants ou d’apprentis qui s’intéressent à ces sujets ou d’entendre les questions posées dans les échanges, pour se dire que la relève est là, certes entre doute et confiance… et c’est aussi à nous de renforcer la confiance !
Ne nous trompons pas, la concurrence est là. En Espagne ou en Allemagne, en Chine ou au Brésil, tous rêvent de nous « tailler des croupières » ! C’est pourquoi ils nous obligent à l’unité et au développement. On peut être profondément européen ou ouvert sur l’extérieur et vouloir que la France gagne ! Ce n’est pas antinomique.
Durée des salons, tarifs, qualités des visiteurs, etc., rien ne doit être tabou pour faire progresser nos événements.
La communication joue bien sûr un rôle majeur et l’on voit chaque année le chemin parcouru, les efforts consentis et les résultats probants en la matière.
Reste le rôle des politiques, le rôle de la politique.
En effet, si nous sommes fiers de voir nombre de politiques arpenter nos allées, il n’en reste pas moins qu’il faut voir plus loin.
Lorsque l’on vient rencontrer les terroirs, il faut venir avec des propositions concrètes. C’est la condition sine qua non du débat. On ne peut déambuler dans un salon sans apporter des réponses ou, à tout le moins, des idées.
Pourquoi ? Tout simplement parce que la crise agricole est passée par là. D’ailleurs elle est toujours là ; à briser élan et projets, moral et volonté.
Les salons sont une chance pour la France mais derrière les dégustations ou animations, il faut sincèrement penser à celles et ceux qui nous nourrissent. Le visiteur est consommateur.
Les prises de conscience ne peuvent pas être intermittentes.
Dans la magie des salons peut naître les meilleurs comportements de demain et pour cela il faut le vouloir, ensemble !
Jérôme Despey
Président du CENECA
Président du Salon International de l’Agriculture
Président du SIA’PRO
Organisateur-propriétaire du Championnat du Monde du Cheval Arabe
Président du Salon du Cheval de Paris