La 77e Foire de Châlons-en-Champagne se tiendra dans la Marne du vendredi 1er septembre au lundi 11 septembre. L’agriculture occupera une place centrale lors de cet événement qui attire 250.000 visiteurs. Son commissaire général, Bruno Forget, répond à nos questions.
Comment s’annonce cette 77e édition ?
Bruno Forget : «À une semaine de l’ouverture, on peut être raisonnablement confiant quand on observe l’effervescence et l’implication des acteurs qui font ce qu’est la Foire aujourd’hui.
Quel est l’enjeu majeur pour la Foire de Châlons 2023 ?
B. F. : D’être à la hauteur du rôle qui lui est dévolu : être une plateforme de promotion, de communication pédagogique pour les visiteurs qui sont des consommateurs-citoyens, des jeunes, des moins jeunes, des salariés, des chefs d’entreprise, des artisans, des agriculteurs, des fonctionnaires…
Quelle place occupera l’agriculture lors de la Foire ?
B. F. : Elle n’aura jamais pris autant d’importance que cette année, grâce notamment à la Chambre d’agriculture et aux acteurs du monde agricole et des Opa au travers un parcours «Agriculture cœur de nos territoires». La Ferme a changé de place, et prend une dimension supérieure. Une série de conférences sont programmées, d’un niveau jamais atteint*.
Comment soutenez-vous les filières locales ?
B. F. : En les invitant à venir afin de tester leurs produits et les faire découvrir aux visiteurs. Nous avons mis en place une organisation qui permet de venir sur une ou plusieurs journées, voire toute la Foire. Notre statut est associatif, et nous ne sommes pas là pour faire de l’argent. Nous sommes fiers du partenariat noué avec Interbev pour défendre la production de viande régionale, et répondre à l’hystérie des anti-viandes.
Comment imaginez-vous l’avenir de l’agriculture régionale ?
B. F. : Il sera ce que voudront en faire ses responsables, ces hommes et ces femmes qui ont souvent des mandats nationaux. Notre agriculture est performante, menée par des personnes qui visent l’excellence. Elle est très présente dans notre économie et dans nos paysages. La Foire de Châlons est là pour maintenir ce lien entre l’agriculture et le consommateur-citoyen, c’est une tribune d’expression.
Pourquoi élus, hommes et femmes politiques , décideurs, se pressent-ils à Châlons, à la rentrée ?
B. F. : La vraie vie est là. Beaucoup de décisions, trop peut-être, se prennent à Paris. La France réelle est de l’autre côté du périphérique. Quel est le secret de la réussite de Châlons alors que bon nombre de foires de province ont disparu ? B. F. : Aujourd’hui, la Foire de Châlons est la somme d’une implication exceptionnelle des hommes et des femmes de notre territoire. Elle est la Foire de tous, de l’agriculture, l’enseignement, l’économie, du social, du sociétal… Chacun peut se l’approprier.
La guerre en Ukraine et la question climatique marquent l’actualité, comment votre activité est-elle impactée ?
B. F. : La guerre est une difficulté de plus. Elle nous impacte car nous avons des augmentations déraisonnables du coût de l’énergie. Sur la question climatique, nous avons entrepris une démarche Rse écocitoyenne afin de réduire nos consommations et le gâchis alimentaire.
Comment la Foire contribue-t-elle à réduire son impact environnemental ?
B. F. : De différentes manières. Nous avons réduit et même banni le plastique quand c’est possible. Nous avons mis en place le tri sélectif des déchets. Une brigade verte va accompagner les exposants. C’est une démarche volontariste accompagnée par la coopérative Vivescia.
Quel sera l’avenir de la Foire ?
B. F. : Celui que ses acteurs décideront. Nous devons mettre toute notre énergie pour que la Foire garde son rang, mais surtout qu’elle reste cette tribune privilégiée pour que tous les spectres de notre société puissent s’exprimer».