Vous êtes ici

Photovoltaïque : priorité aux bâtiments et aux zones déjà artificialisées

Une délégation d’agriculteurs s’est rassemblée sur la zone de la croisette pour protester contre le projet de parc photovoltaïque au sol ©Marion Falibois
Une délégation d’agriculteurs s’est rassemblée sur la zone de la croisette pour protester contre le projet de parc photovoltaïque au sol ©Marion Falibois

Le lundi 17 juillet, une délégation d’agriculteurs s’est rassemblée sur la zone de la croisette à Vittel pour donner une conférence de presse et déposer des documents au commissaire enquêteur.

Un projet de centrale photovoltaïque au sol a été soumis à enquête publique sur le territoire de la communauté de communes Terre d’Eau, zone de la croisette à Vittel. Au total 5,28 ha en herbe jusque-là exploités par les agriculteurs locaux seraient artificialisés si le projet est validé.

Opposition de la profession

Raphaël Simonin, délégué cantonal à la FDSEA et élu à la Chambre d’Agriculture a présenté la position de la profession : « le but de cette rencontre aujourd’hui est de présenter les raisons de notre opposition au projet. Les terrains appartiennent à la communauté de commune et sont exploités par quatre exploitations agricoles. Nous nous sommes toujours opposés au projet parce que c’est un projet photovoltaïque au sol sur des terres qui ont une valeur agronomique. Nous soutenons le développement des énergies renouvelables et nous sommes pour l’installation de panneaux photovoltaïque dès lors qu’il s’agit de les installer sur les toits des bâtiments, sur des friches industrielles ou sur des terrains pollués qui n’ont plus aucun potentiel agronomique ».

Le projet est passé en commission départementale à la CDPENAF le 26 mars 2023. « Nous nous opposons à ce projet qui aboutirait à artificialiser des terrains à vocation agricole. Il existe d’autres solutions telle que l’agrivoltaïsme qui consiste à espacer les panneaux solaires et les placer beaucoup plus haut ce qui permet aux machines et aux bovins de continuer à circuler sur le terrain » poursuit Raphaël Simonin. Selon lui l’agrivoltaïsme est une opportunité pour tout le monde « c’est une solution qui permet de produire de l’électricité, de décarbonner et de conserver notre production agricole ». Or dans la perspective actuelle aucun système de compensation ou de dédommagement n’est prévu pour les quatre exploitations concernées.

Michel Lassausse : « ces surfaces permettent à ces quatre exploitations concernées de maintenir de l’élevage. De la production laitière et de la production de viande. Nous sommes sur une zone périurbaine où nous avons souvent été expropriés donc nous n’acceptons pas que ces terres là soient utilisées pour du photovoltaïque. Pour autant, nous soutenons les projets photovoltaïques sur les parkings, les bâtiments, et les zones abandonnées il y a de quoi faire ! Aussi, ce projet porté par la société URBA 446 ne créera aucun emploi local là où les éleveurs qui exploitent cette parcelle livrent leur lait à la coopérative de l’Ermitage à Bulgnéville. C’est toute une filière qui est concernée ». En effet, les stocks de fourrages sont de plus en plus précaires pour les éleveurs vosgiens d’année en année et ces parcelles sont exploitées en prairies permanentes déclarées à la PAC, en pâture ou fauche par les quatre exploitations.